Pépites d’EvangileV2

Chaque dimanche soir, quelques mots sur l’Evangile du jour…
Pour s’en nourrir durant la semaine…

Pépite d’Evangile du 7 novembre

« Cette pauvre veuve a mis plus que tous les autres » (Mc 12, 41-44)

Évangile de Jésus-Christ selon Saint Marc

Jésus s’était assis dans le Temple en face de la salle du trésor, et regardait comment la foule y mettait de l’argent.
Beaucoup de riches y mettaient de grosses sommes.
Une pauvre veuve s’avança et mit deux petites pièces de monnaie.
Jésus appela ses disciples et leur déclara :
« Amen, je vous le dis : cette pauvre veuve a mis dans le Trésor plus que tous les autres. Car tous, ils ont pris sur leur superflu, mais elle, elle a pris sur son indigence : elle a mis tout ce qu’elle possédait, tout ce qu’elle avait pour vivre. »

Pépite

Du 24 octobre
journée de la mission universelle de l’Église

Pépite

Du 17 octobre
«Des pauvres, vous en aurez toujours avec vous, mais moi, vous ne m’aurez pas toujours (Jn 12,1-11)

Pépite

Du 10 octobre
« Vends ce que tu as et suis-moi» (Mc 10, 17-30)

Pépite

Du 3 octobre
« Ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas ! » (Mc 10, 2-12)

Pépite

Du 26 septembre
« Celui qui n’est pas contre nous est pour nous.» (Mc 9, 38-43)

Pépite d’Evangile du 24 octobre

Nous entendrons cet Évangile le 24 octobre, journée de la mission universelle de l’Église.

Évangile de Jésus-Christ selon Saint Marc

Jésus et ses disciples arrivent à Jéricho. Puis, comme il sort de la ville avec ses disciples et bon nombre de gens, un mendiant est là assis au bord du chemin ; c’est Bartimée, le fils de Timée, et il est aveugle.

Quand il apprend que c’est Jésus de Nazareth, il se met à crier : “Jésus, fils de David, aie pitié de moi !”  Beaucoup le sermonnent pour le faire taire, mais il crie encore plus fort : “Fils de David, aie pitié de moi !”
Jésus s’arrête et dit : “Appelez-le.” On appelle l’aveugle et on lui dit :
“Courage, lève-toi, il t’appelle.”  L’aveugle laisse son manteau, et d’un bond il est près de Jésus.

Jésus lui dit : “Que veux-tu que je fasse pour toi ?” L’aveugle répond : “Rabbouni, que je voie !”
Alors Jésus lui dit : “Va ! ta foi t’a sauvé !” À l’instant même cet homme voit ;
et il se met à suivre Jésus sur le chemin.

La foule

Bartimée dérange la visite bien préparée par quelques disciples dans la ville de Jéricho (voir mot du mois). Cette foule agglutinée autour de Jésus a un rôle qui évolue puisque dans un premier temps, elle empêche Bartimée de rencontrer Jésus et de lui parler puis à la demande du maître, cette foule fait venir Bartimée à Jésus. Cela renvoie au rôle de l’Église dont une des missions est de se faire l’écho des misères des plus petits et d’être au plus près de ces blessés de la vie. Parfois, hélas, l’église peut être un obstacle et commettre de regrettables contre-témoignages. Le plus souvent, elle est la porte-parole des laissés-pour-compte comme avec Bartimée.

Confiance, lève-toi, il t’appelle !

Trois actions correspondent aux trois paroles :

« Confiance » et il se débarrasse de ses sécurités, de ses seules richesses. Il lâche alors son manteau. Ce geste ne paraissait pas nécessaire. On peut l’interpréter comme un désir de se dépouiller pour aller au plus vite vers Jésus.

« Lève-toi », ce verbe qui renvoie à la résurrection. Bartimée fait bien davantage que de se mettre debout, il bondit. Cela lui permettra d’être à la même hauteur que Jésus. Voici Bartimée relevé !

« Il t’appelle ». Bartimée répond à un appel de Jésus. Cet appel est indirect puisqu’il est effectué par un des disciples. Une fois encore est signifiée la mission de l’Eglise, mettre en contact le Christ avec les plus petits, ceux qui sont ou se croient éloignés de Dieu.

Que veux-tu que je fasse pour toi ?

Bartimée est aveugle et mendiant. De plus, il est assis, au bord du chemin. Il est le prototype de celui qui semble avoir été oublié par Dieu.

Que va-t-il demander ? Quel est son profond désir ?

De l’argent, la vue ? Un chien d’aveugle ?

Sa réponse est claire : Il veut voir. Marc joue avec ce verbe qui peut avoir deux sens. S’agit-il d’être soigné de son aveuglement physique ou de sa cécité spirituelle ? Le texte ne le dit pas.

Va ! Ta foi t’a sauvé !”

La foi a sauvé Bartimée, elle ne l’a pas seulement guéri. Bartimée est guéri corps et âme à la mesure de sa foi simple et profonde. Jésus ajoute le « va » et non « viens ». Il met l’aveugle dans une situation dynamique. Le terme « sauver » montre qu’il a fait un chemin de disciple. Remarquons que Bartimée suit « Jésus sur le chemin », manière de dire que sa mission de disciple est d’emprunter le même itinéraire que son maitre, chemin d’humiliation qui le mènera jusqu’à la croix.

Qu’est devenu Bartimée ? On ne le sait pas mais il n’est pas interdit de penser qu’il a fait partie des premiers membres de la communauté chrétienne après l’événement pascal.

Bartimée

Le personnage de Bartimée synthétise les traits du disciple modèle à l’inverse du jeune homme riche que Marc présente au début du chapitre. C’est la seule personne guérie par Jésus qui devient son disciple. La guérison n’est pas décrite en tant que telle. C’est sa transformation intérieure qui devient centrale. La réaction de Bartimée après sa guérison est notable. Il conforme ses gestes à la volonté du Christ.

Le mot du jour :

Jericho

Cette ville au bord de la mer Morte est à 400m au-dessous du niveau de la mer. C’est la ville la plus basse du monde. L’ambiance y est insurrectionnelle. Jéricho abrite le palais du roi Hérode.

Pépite d’Evangile du 17 octobre

« Des pauvres, vous en aurez toujours avec vous, mais moi, vous ne m’aurez pas toujours» (Jn, 12,1-11)

Évangile de Jésus-Christ selon Saint Jean

Six jours avant la Pâque, Jésus vint à Béthanie où habitait Lazare, qu’il avait réveillé d’entre les morts.
On donna un repas en l’honneur de Jésus. Marthe faisait le service, Lazare était parmi les convives avec Jésus.
Or, Marie avait pris une livre d’un parfum très pur et de très grande valeur ; elle versa le parfum sur les pieds de Jésus, qu’elle essuya avec ses cheveux ; la maison fut remplie de l’odeur du parfum.
Judas Iscariote, l’un de ses disciples, celui qui allait le livrer, dit alors :
 « Pourquoi n’a-t-on pas vendu ce parfum pour trois cents pièces d’argent, que l’on aurait données à des pauvres ? »
Il parla ainsi, non par souci des pauvres, mais parce que c’était un voleur : comme il tenait la bourse commune, il prenait ce que l’on y mettait.
 Jésus lui dit : « Laisse-la observer cet usage en vue du jour de mon ensevelissement !
Des pauvres, vous en aurez toujours avec vous, mais moi, vous ne m’aurez pas toujours.»
Or, une grande foule de Juifs apprit que Jésus était là, et ils arrivèrent, non seulement à cause de Jésus, mais aussi pour voir ce Lazare qu’il avait réveillé d’entre les morts.
Les grands prêtres décidèrent alors de tuer aussi Lazare, parce que beaucoup de Juifs, à cause de lui, s’en allaient, et croyaient en Jésus.

Pépite d’Evangile du 10 octobre

« Vends ce que tu as et suis-moi» (Mc 10, 17-30)

Évangile de Jésus-Christ selon Saint Marc

Comme Jésus se mettait en route, un homme courut au-devant de lui ; il tomba à genoux devant lui et l’interrogea : “ Bon maître, que dois-je faire pour hériter de la vie éternelle ?”
Jésus lui répondit : “Pourquoi m’appelles-tu : « bon » ? Dieu seul est bon, nul autre que lui. Tu connais les commandements : Ne tue pas, ne commets pas l’adultère, ne vole pas, ne porte pas de faux témoignage, ne prends rien à autrui, respecte ton père et ta mère…
L’autre déclara : “Maître, tout cela, je l’ai observé depuis ma jeunesse.”
Alors Jésus le fixa du regard et l’aima ; il lui dit : “Une seule chose te manque. Va, vends ce que tu as et donne-le aux pauvres, tu auras ainsi un trésor dans le ciel ; puis reviens et suis-moi.”
L’homme fut très heurté par cette parole car il avait de grands biens ; il s’éloigna fort triste.

 

Un récit de vocation

Au début de leur rencontre, Jésus pose son regard sur lui et il l’aime. Cet homme a croisé le regard de Dieu, un regard à la fois plein de prévenance, d’amour mais aussi engageant.
Par ce regard et son appel à le suivre, Jésus le choisit comme disciple comme il l’avait fait avec Pierre, André, Jacques et Jean au début de l’évangile. Et encore aujourd’hui, Jésus nous sollicite personnellement et nous appelle à sortir de notre routine pour l’aventure du don total.

Saut décisif

Malheureusement, cela semble trop dur pour lui.
Il renonce à cet appel. Il s’en va tout triste. Cet homme pourtant généreux et vraiment pieux ne parviendra pas à faire le saut décisif qui consiste à tout quitter pour suivre Jésus. Pourquoi donc ?
Qu’est ce qui a donc coincé ?

Renoncement et bénédiction

Dans la mentalité de l’époque, bénédiction rime avec richesse. Être béni, c’est vivre bien. Être béni, c’est concret. Cette demande de Jésus le déroute et nous avec lui.

Comment accepter de tout quitter alors que tout ce qu’il possède est justement le signe de son lien privilégié avec Dieu ? Il y a certainement aussi des raisons bien humaines qui ont conduit à son refus. Difficile de lâcher ce qui nous appartient, de ne plus profiter de son confort.

Détachement et relation à Dieu

Et pourtant… Les disciples dont nous sommes, sont appelés à la pauvreté, au détachement le plus radical pour être le signe de cet absolu du Royaume. C’était un chamboulement dans la manière de concevoir la relation entre le croyant et Dieu. Cette demande surprenante de Jésus met en lumière les ambiguïtés de cet homme qui sont aussi les nôtres :
Au fond, ce riche, qui aime-t-il ?  Pourquoi pratique-t-il les commandements ? Pour se forger un être idéal devant Dieu ou pour répondre humblement à la fidélité de Dieu.

Allége-toi !

Si l’homme riche a renoncé semble-t-il à l’appel du Christ, d’autres y répondent avec joie aujourd’hui et depuis le début de l’Eglise.
Ce sont les religieuses, les religieux, plus largement tous les consacrés. Les messieurs de l’œuvre sont de ceux-là. Le témoignage de ces vies données doivent nous stimuler à vivre autrement le quotidien :
Tu veux suivre Jésus, allège-toi de tes richesses, de ton attachement excessif aux choses matérielles, à tes certitudes aussi… Qui que tu sois, où que tu en sois, le Christ t’appelle, et te dit : Viens et suis-moi !

Le mot du jour :

La suivance ou la disciplitude

Bien sûr, ces deux mots n’existent pas et pourtant ce qu’ils suggèrent est une notion si essentielle…

Suivre le Christ consiste à choisir de suivre la voie qu’il a tracée et qu’il nous propose à travers l’Evangile.
Suivre le Christ, c’est tout d’abord renoncer à ce qui nous détourne de lui. C’est accepter de bon cœur de vivre au quotidien ce paradoxe évangélique : Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir.
C’est par conséquent faire en sorte avec sa grâce d’être à ses côtés par la prière et le soin porté aux autres.

Pépite d’Evangile du 3 octobre

« Ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas ! » (Mc 10, 2-12)

Évangile de Jésus-Christ selon Saint Marc
À ce moment se présentèrent des Pharisiens, et ils lui posèrent cette question pour le mettre à l’épreuve :
“Un mari est-il autorisé à renvoyer sa femme ?”
Et lui leur demande : “Qu’est-ce que Moïse vous a commandé ?”
Ils répondent : “Moïse a permis d’écrire un acte de divorce et de renvoyer la femme.”

Jésus leur dit : “Il a écrit là une loi adaptée à votre cœur endurci. Mais Dieu, au commencement du monde, les fit homme et femme.
Pour cette raison, l’homme quittera son père et sa mère et les deux seront une seule chair.
Ils ne sont plus deux, mais une seule chair. Que l’homme ne sépare pas ce que Dieu a uni.”
De retour à la maison, les disciples l’interrogent de nouveau à ce sujet et il leur déclare : “Celui qui renvoie sa femme et en épouse une autre, commet l’adultère à son égard ; et si une femme renvoie son mari et en épouse un autre, elle aussi commet l’adultère.”

 

Le contexte

Dans le chapitre 10 duquel est tiré cet extrait d’Evangile, Jésus au cours de son périple en direction de Jérusalem parle de questions capitales pour la vie de sa communauté. Grâce à une question perfide d’un pharisien, Jésus nous livre en peu de mots sa vision du mariage. Remarquons qu’il parle du mariage sans prononcer le mot.

Parité ?

Cette controverse peut nous choquer aujourd’hui par son caractère unilatéral. Si effectivement, il est question ici d’un homme qui répudie sa femme, rien ne nous empêche d’imaginer la situation inverse d’une femme qui pourrait faire la même demande vis-à-vis de son mari. D’ailleurs à la fin du texte, ce qui est valable pour l’homme l’est tout autant pour la femme.

Que vous a commandé Moïse ?

Cette question de Jésus lève déjà le débat d’un cran. Il ne répond pas en utilisant une solution simpliste du type « c’est permis » ou « c’est pas permis » mais il interroge l’intention de Moïse qui voulait par cette lettre de répudiation éviter les excès de la part des maris. Ainsi, Jésus ne se met pas contre la loi mais il explique l’intention du législateur. Cela peut nous aider à mieux discerner lorsqu’une question morale se pose à nous particulièrement dans le domaine de la sexualité.

Rupture et accomplissement

Jésus reprenant le livre de la Genèse dit : « l’homme quittera son père et sa mère et les deux seront une seule chair ». Le mariage parachève le passage entre une rupture, une séparation (de son père, de sa mère) à un accomplissement, à une alliance féconde (avec son conjoint). De même que l’homme doit mourir à la vie terrestre pour une vie en abondance dans le cœur de Dieu, ceux qui se marient sont appelés à un double mouvement de rupture et de communion.

L’Eglise des débuts se sentait menacée par l’hostilité du monde et par la persécution. Jésus, lui, dit qu’elle est surtout menacée par le manque d’amour fraternel. Que les difficultés vis à vis de ceux qui ne confessent notre foi ne doivent pas nous faire pas perdre de vue le péché qui est au-dedans de nous, au-dedans de l’Eglise.

On peut aussi entendre dans ces sérieux avertissements adressés par Jésus comme un appel à ce que nos mains, nos pieds ou nos yeux ne soient pas des obstacles à notre fidélité à l’Evangile. Est-ce que nous laissons dicter tous nos gestes, nos paroles, nos pensées par l’espérance du monde à venir ?

Que l’homme ne sépare pas…

Pour les juifs, la prière de bénédiction des époux est considérée comme le cœur du mariage alors que pour les chrétiens, c’est l’échange des consentements qui « fait » le sacrement. On comprend alors la remarque de Jésus : « Que l’homme ne sépare pas ce que Dieu a uni ». L’indissolubilité du mariage dit l’importance et le caractère unique de cet engagement. Le mariage aux dires de Jésus est une réalité naturelle puisqu’elle est inscrite dans la différence sexuelle. Ce ne doit pas être une habitude sociale que l’on fait pour être comme tout le monde. D’ailleurs, le mariage est une vocation tout aussi belle que la vocation religieuse.

Pour actualiser…

Difficile de parler du mariage, tant sont nombreuses les situations douloureuses à ce sujet. En même temps, ces paroles exigeantes du Christ à propos du mariage sont engageantes. Elles nous appellent à offrir à l’autre ce que nous ne pouvons pas nous donner tout seul.
Dans le mariage, chacun a à apprendre de l’autre une manière d’être humain qui ne lui est pas naturelle. Aimer une seule personne d’un amour absolu toute sa vie peut paraitre hors de portée mais n’oublions pas que Dieu est avec nous. Si le mariage est en question dans nos sociétés, il est vraiment l’expression de l’amour « jusqu’au bout » auquel nous aspirons tous.

Le mot du jour : MARIAGE

Le mariage est l’un des sept sacrements. Il implique entre un homme et une femme, une communion de corps et d’âme. Les deux aspects sont nécessaires. D’ailleurs, le mariage après la célébration religieuse n’est-il pas scellé lorsque que les deux mariés se sont donnés l’un à l’autre.
Autrement dit, le mariage se réalise dans le oui échangé mais aussi dans le don des corps.
Jadis chez nous (et encore aujourd’hui dans d’autres cultures) où il était un contrat entre deux familles, le mariage chrétien est l’acte par lequel un homme et une femme consentent à se donner l’un à l’autre.
Ce consentement mutuel quoique fragile et exigeant ne souffre d’aucune condition. C’est ce qui fait sa grandeur !

Pépite d’Evangile du 26 septembre

« Celui qui n’est pas contre nous est pour nous.» (Mc 9, 38-43)

L’Évangile de ce mois est celui le 26ème dimanche du temps ordinaire.
Le samedi soir, notre archevêque viendra installer l’équipe de prêtres nommée pour la paroisse et la cathédrale.

Évangile de Jésus-Christ selon Saint Marc
“Maître, nous avons vu quelqu’un qui se servait de ton nom pour chasser les démons, et nous l’avons empêché car il n’est pas disciple avec nous.” Jésus lui répond : “Ne l’empêchez pas ! Car personne ne peut faire un miracle en mon nom et aussitôt après parler mal de moi. Celui qui n’est pas contre nous est pour nous.  Celui qui vous donne un verre d’eau parce que vous êtes disciples du Christ, je vous dis qu’il ne perdra pas sa récompense.”

 Si ton œil te fait pécher, arrache-le.

 “Si quelqu’un devait faire chuter l’un de ces petits qui croient, mieux vaudrait pour lui qu’on lui attache au cou une meule de moulin et qu’on le jette dans la mer.

Si ta main doit te faire chuter, coupe-la ! Mieux vaut pour toi entrer dans la vie avec une seule main, que t’en aller avec tes deux mains à la géhenne, au feu qui ne s’éteint pas.

 Et si ton pied doit te faire chuter, coupe-le ! Mieux vaut pour toi entrer dans la vie avec un seul pied, qu’être jeté avec tes deux pieds dans la géhenne. Si ton œil doit te faire chuter, jette-le loin de toi ! Mieux vaut pour toi entrer dans le Royaume de Dieu avec un seul œil que d’en avoir deux et d’être jeté dans la géhenne, où le ver ne meurt pas et où le feu ne s’éteint pas.

 

Le contexte

Au cœur de l’Evangile selon St Marc, cet extrait clôt un dialogue avec ses disciples. Il fait suite à la deuxième annonce de sa Passion et sa Résurrection.

Qui n‘est pas contre nous est pour nous

Les disciples imaginent être les seuls à pouvoir parler de leur maitre. Or, annoncer Jésus même de façon maladroite est toujours un bien. L’expérience missionnaire est le lieu par lequel nous allons apprendre à le connaitre, à l’aimer. Au fond, tant que je ne contredis pas le credo, même si je n’ai pas les mots bien justes, je ne dois pas avoir de scrupules pour annoncer l’Evangile. Le but de l’Eglise n’est pas d’empêcher les autres mais de proclamer et vivre le royaume. Suis-je capable de me réjouir de ceux qui sont différents de moi, qui confessent leur foi avec d’autres mots, avec un autre style ? Cette attitude d’ouverture différencie l’Eglise d’une secte.

Qui donnera un verre d’eau…

On trouve à l’extérieur de l’Eglise des personnes qui font preuve de compassion. C’est bien évident. Même s’ils ne sont pas disciples, ils recevront leur récompense. Ce verset fait l’écho à la parabole du jugement dernier dans l’évangile de Matthieu : J’ai eu soif et vous m’avez donné à boire.

Arrache-le !

Si nous devions prendre ces paroles du Christ au pied de la lettre, il y aurait beaucoup de borgnes, de manchots parmi nous, en commençant par soi-même. Ces paroles doivent être entendues par chacun d’entre nous avec gravité mais aussi par nos communautés. Un chrétien, une Eglise se juge à la façon dont elle traite les petits. Il s’agit de ne pas les faire chuter, de ne pas les scandaliser. C’est malheureusement d’actualité…

L’Eglise des débuts se sentait menacée par l’hostilité du monde et par la persécution. Jésus, lui, dit qu’elle est surtout menacée par le manque d’amour fraternel. Que les difficultés vis à vis de ceux qui ne confessent notre foi ne doivent pas nous faire pas perdre de vue le péché qui est au-dedans de nous, au-dedans de l’Eglise.

On peut aussi entendre dans ces sérieux avertissements adressés par Jésus comme un appel à ce que nos mains, nos pieds ou nos yeux ne soient pas des obstacles à notre fidélité à l’Evangile. Est-ce que nous laissons dicter tous nos gestes, nos paroles, nos pensées par l’espérance du monde à venir ?

Pour actualiser

Tout d’abord, cet évangile est un appel à l’humilité : ne pas croire que ceux qui sont « du dehors » sont mauvais.
Comme chrétiens, nous ne sommes pas le centre du monde, seulement et c’est déjà beaucoup un signe et un moyen par lequel Dieu est annoncé.
Surtout, Jésus exige de nous que nous ne soyons pas source de scandale ! Il ne s’agit pas de se couper un œil, une jambe ou une main mais de se couper de certaines situations, certaines images  ou certaines postures. Au travail !

Le mot du jour : GEHENNE

La géhenne est le synonyme des enfers. Ce mot renvoie à une vallée au sud de la ville de Jérusalem, où des Ammonites, une ethnie cananéenne, offraient des enfants en sacrifice au dieu Moloch. On y jetait les détritus qui étaient brûlés et mangés par les vers. Une vie qui fait chuter est une abomination qui relève de la géhenne, elle doit être brulée comme un détritus