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Chaque dimanche soir, quelques mots sur l’Evangile du jour…
Pour s’en nourrir durant la semaine…

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pépites d'Evangile

Pépite d’Evangile : Pâques !

Christ est ressuscité, il est vraiment ressuscité !

Evangile de Jésus-Christ selon Saint Luc
Le premier jour de la semaine, Marie de Magdala vient à la tombe très tôt le matin, quand il fait encore noir, et elle voit que la pierre a été retirée du tombeau. Alors elle part en courant et arrive chez Simon-Pierre et l’autre disciple que Jésus aimait. Et elle leur dit : “Le Seigneur a été enlevé de la tombe et nous ne savons pas où on l’a mis.” Pierre sort aussitôt avec l’autre disciple, et ils vont à la tombe. Ils courent tous les deux, et l’autre disciple, qui court plus vite, arrive avant Pierre à la tombe. Là il se penche et voit les linges tombés à plat, mais il n’entre pas. Pierre arrive alors derrière lui et pénètre dans la tombe ; lui aussi voit les linges posés à plat. Le suaire qui enveloppait la tête n’est pas posé avec les linges, mais à part : il est roulé à un autre endroit. Alors entre l’autre disciple, celui qui est arrivé le premier à la tombe ; il voit et il croit. C’est qu’ils n’avaient pas encore compris l’Écriture : “il fallait” qu’il ressuscite d’entre les morts !

Le contexte
Le vendredi soir, Jésus est mort et mis au tombeau. Le dimanche matin, Marie-Madeleine, une de celles qui a suivi Jésus jusqu’à sa mort en croix retourne au tombeau. Cet Evangile est la première partie du récit. La suite racontera la rencontre de Marie-Madeleine avec celui qu’elle prend pour le gardien mais qui n’est autre que Jésus lui-même.

Le premier jour de la semaine…
Cette indication temporelle rappelle le premier récit de la création, comme si un nouveau monde apparaissait. Marie-Madeleine est en marche alors que le jour n’est pas levé. La lumière ne brille pas encore en elle. C’est compréhensible puisqu’elle part à la rencontre d’un cadavre. De même que la parole divine fait la lumière au commencement du monde, de même, il faudra une parole pour que Marie-Madeleine reconnaisse le Ressuscité. Cette scène évangélique inaugure une nouvelle création.

Pas de preuve…
Pour nous parler de la résurrection de Jésus, Jean insiste sur la pierre qui a été retirée et sur l’absence du corps. Ces indices sont à priori bien minces pour prouver cette résurrection. Autant dire que les éléments matériels ne suffiront pas pour conclure quoique ce soit. Il faudra la foi…

La réaction de Marie-Madeleine…
Marie-Madeleine voit que la pierre a été enlevée, elle ne va pas plus loin dans son observation. Revient alors une question sans cesse évoquée dans les évangiles à propos de Jésus : D’où vient-il ? Où est-il ? Son absence est une énigme que le temps lèvera mais pour elle, il n’est pas question de résurrection, elle en est à un possible enlèvement.


Il vit et il crut…
La foi du disciple repose sur la constatation d’un fait mais il lui manque encore la rencontre du Seigneur pour se déployer et devenir missionnaire. Le tombeau ouvert témoigne d’une absence (pas de corps) mais aussi d’une présence (Il est ressuscité !) plus forte puisqu’elle suscite la foi. Autrement dit, le disciple voit l’absence mais il croit en la présence. Entre le voir et le croire, il y a une part d’inexplicable, d’inouï. C’est pourquoi, Pierre et Jean s’en retournent chez eux comme pour indiquer que la révélation est inachevée et qu’elle n’a pas encore sur eux les effets qu’elle produira plus tard.

Pour actualiser…
Nous qui lisons ce passage aujourd’hui, nous aimerions dire à Pierre et à l’autre disciple Jean : « Mais, vous ne comprenez donc pas, Jésus est ressuscité, allez l’annoncez au monde entier, ne perdez pas de temps ». Or, ils semblent bien lents à croire. Cela ne devrait pas tant nous étonner que cela. Ne sommes-nous comme eux ? Nous savons depuis près de deux mille ans que le Christ est ressuscité. Nous aussi, nous balbutions dans notre foi. Avouons-le, nous ne sommes pas plus malins que Pierre et Jean. Nous avons tant de mal à croire en cette résurrection. Nous avons tant de mal à nous laisser transformer au quotidien par cette si grande nouvelle…  La mort est morte, elle est ce passage que Jésus a emprunté le premier ! N’ayons pas peur de transmettre ce message qui est le cœur de notre foi : Aucune situation humaine est sans issue, rien n’est jamais totalement « foutu ».

Le mot du jour

Marie-Madeleine ou Marie de Magdala


Marie-Madeleine intervient trois fois dans l’Evangile, lorsqu’elle est délivrée de sept démons, au moment de la mort de Jésus sur la croix et enfin dans cet Evangile le matin de Pâques. Une Tradition ancienne raconte que Marie-Madeleine serait arrivée en Provence avec Saint Lazare et aurait vécu plusieurs années à la Sainte Baume pour mourir à St Maximin. Elle est la figure de la pècheresse relevée par Jésus et donc aussi la première à témoigner de la résurrection de Jésus.

Pépite d’Evangile du 10 avril

Lisons ensemble un extrait de l’Evangile de la Passion que nous lirons en ce dimanche des rameaux. 

Evangile de Jésus-Christ selon Saint Luc

C’était déjà environ la sixième heure ; l’obscurité se fit sur toute la terre jusqu’à la neuvième heure, car le soleil s’était caché.
Le rideau du Sanctuaire se déchira par le milieu.

Alors, Jésus poussa un grand cri : « Père, entre tes mains je remets mon esprit. » Et après avoir dit cela, il expira.

À la vue de ce qui s’était passé, le centurion rendit gloire à Dieu : « Celui-ci était réellement un homme juste. »

Et toute la foule des gens qui s’étaient rassemblés pour ce spectacle, observant ce qui se passait, s’en retournaient en se frappant la poitrine. Tous ses amis, ainsi que les femmes qui le suivaient depuis la Galilée, se tenaient plus loin pour regarder.

Alors arriva un membre du Conseil, nommé Joseph ; c’était un homme bon et juste, qui n’avait donné son accord ni à leur délibération, ni à leurs actes. Il était d’Arimathie, ville de Judée, et il attendait le règne de Dieu.

Il alla trouver Pilate et demanda le corps de Jésus.

Puis il le descendit de la croix, l’enveloppa dans un linceul et le mit dans un tombeau taillé dans le roc, où personne encore n’avait été déposé. C’était le jour de la Préparation de la fête, et déjà brillaient les lumières du sabbat.

Les femmes qui avaient accompagné Jésus depuis la Galilée suivirent Joseph.
Elles regardèrent le tombeau pour voir comment le corps avait été placé.

Puis elles s’en retournèrent et préparèrent aromates et parfums. Et, durant le sabbat, elles observèrent le repos prescrit.

Le contexte
Nous sommes à la fin du récit de la Passion. Le bon larron vient de demander à Jésus de se souvenir de lui quand il sera dans son Royaume. Jésus l’accueille et le bon larron sera au fond le premier sauvé.

Les signes qui accompagnent la mort de Jésus

Le signe des ténèbres rappelle ce que Jésus avait dit : c’est l’heure des Ténèbres en plein midi. De plus, le rideau du temple est déchiré. La séparation entre l’humain et le divin est à jamais abolie.

La mort de Jésus
Dans la bouche de Jésus un grand cri  mais c’est un cri de confiance : Père, entre tes mains, je remets mon esprit »  Remarquons que deux paroles de Jésus encadrent le récit de son exécution : une parole de pardon au moment du crucifiement et une parole de remise de soi entre les mains du Père au moment de la mort. Père ? Jésus l’avait appelé ainsi lorsqu’à douze ans, il était venu au Temple et avait dialogué avec les docteurs de la Loi. La boucle est bouclée…

La réaction du centurion
Le centurion romain  dit de Jésus que c’est un homme juste, et cela correspond exactement à l’un des traits majeurs du Christ de Luc dans le récit de la Passion, ce qui, en plus, le rapproche des croyants qui ont à vivre ce même itinéraire.

La conversion du peuple
Dans un premier temps, Luc mentionne « le peuple » qui s’était joint aux membres du tribunal religieux pour réclamer la mort de Jésus devant Pilate. Ensuite, il fait remarquer que le « peuple » observait durant la crucifixion mais sans se moquer comme les chefs.  A la fin, Luc parle des « foules » qui repartent en se frappant la poitrine. Ainsi, par petites touches est soulignée les premiers fruits de la conversion de Jésus au profit du peuple présent lors de sa Passion.

Joseph d’Arimathie

Le récit de la mise au tombeau permet à Luc de caractériser Joseph d’Arimathie comme un homme droit et juste. Son courage le compromet en demandant à Pilate de descendre le corps de Jésus pour l’ensevelir. Après les ténèbres de midi, brillent déjà les lumières du sabbat. « Or, Marie de Magdala et Marie, mère de Joset, regardaient où on l’avait mis ». L’histoire est finie ou plutôt elle ne fait que commencer.
Ces lumières nous préparent à recevoir la nouvelle incroyable de la Résurrection.


Récit d’un juste persécuté
En parlant de Juste persécuté, Luc veut faire de Jésus un exemple et un modèle à suivre.
C’est ainsi que Jésus le Juste exhorte à la conversion ou que le bon larron nous apprend à prier à l’heure de notre mort. Simon de Cyrène est le type du disciple qui apprend à « porter la croix derrière Jésus ».
Le récit de l’Agonie propre à Luc s’ouvre et se clôt par l’exhortation à prier… 

Tout dans le récit de Luc indique que la Passion de Jésus n’est pas seulement un événement du passé. Comme lecteurs ou auditeurs, nous sommes invités à suivre et vivre ce « chemin de croix ».

Le mot du jour

Heure

Attention à l’époque, les montres, les minutes et encore moins les secondes n’avaient pas été définies. Il faudra attendre pour cela le 16ème siècle.

A l’époque de Jésus, la journée était divisée en douze heures de jours. La durée de ces heures variait selon les saisons et la latitude. Ainsi, l’été, les heures en journée étaient plus longues.
Autour de la fête de Pâques, la 6ème heure correspond à peu près à midi et la 9ème heure un peu avant 15h.

Pépite d’Evangile du 3 avril

Aujourd’hui, nous lisons l’évangile de la femme adultère. Quand un adultère en cache un autre bien plus grave…

Evangile de Jésus-Christ selon Saint Luc

L’évangile du mois est celui qui sera proclamé le cinquième dimanche de carême. Ce passage raconte la rencontre entre Jésus et une femme accusée d’adultère.

Jésus était reparti vers le mont des Oliviers. 2 Dès le matin à la première heure il était de nouveau au Temple ; tout le peuple venait à lui, et lui s’asseyait pour les enseigner. C’est alors que les maîtres de la Loi et les Pharisiens lui amènent une femme surprise en adultère. Ils la placent au centre,
puis ils lui demandent : “Maître, cette femme est une adultère et elle a été prise sur le fait.
Dans la Loi, Moïse nous a ordonné de lapider les femmes qui sont dans ce cas, mais toi, qu’est-ce que tu dis ?”

Ils parlaient de cette façon pour le mettre à l’épreuve, car ils cherchaient un motif pour l’accuser. Mais Jésus se pencha et se mit à écrire sur le sol avec son doigt. Comme ils insistaient avec leurs questions, Jésus se redressa et leur dit : “Que celui d’entre vous qui n’a pas de péché lui jette la pierre le premier.”
Et de nouveau il se pencha et se mit à écrire sur le sol.

Après une telle réponse, ils commencèrent à s’en aller l’un après l’autre en commençant par les plus âgés, et Jésus se retrouva seul avec la femme au centre. 


Alors il se redressa et lui dit : “Femme, où sont-ils ? Personne ne t’a condamnée ?”
Elle répondit : “Personne, vous voyez.” Et Jésus lui dit : “Moi non plus, je ne te condamne pas ; va et ne pèche plus.

Le contexte :
La scène se passe « vers » le mont des Oliviers, au lever du soleil. Ces deux petits détails laissent entrevoir qu’un évènement annonçant ou évoquant la résurrection va se produire. A toi donc de lire entre les lignes…

Un enseignant hors du commun…
Jésus enseigne et lorsque des pharisiens amènent la femme adultère pour qu’il discerne ce qu’il convient de faire ou de ne pas faire, Jésus est en position d’enseignant. Pas de tableau noir, pas de craie !
Quelques traits écrits sur le sol… L’enseignement de Jésus sera d’un autre ordre. Il  ne donne pas une réponse juridique bien ficelée mais il renvoie chacun à sa conscience afin que librement chacun se juge lui-même. Quelle belle séquence d’enseignement !

Face à la pécheresse, face au péché…
Quelle délicatesse de la part de Jésus : il ne lève pas les yeux afin de ne pas l’humilier davantage.
Jésus est seul face à la réalité du péché, c’est pourquoi Jean nous précise que Jésus est seul devant la femme. La posture de Jésus est délicate, tout à la fois ami du pécheur et ennemi du péché. L’un et l’autre !

La femme…
Certains peuvent être choqués puisque cette scène d’Evangile ne présente que la femme adultère. Pas de doute, l’infidélité n’est pas une caractéristique féminine. Ceci dit, la femme dans la Bible évoque la figure d’Israël en tant qu’elle est pécheresse et qui recevra le pardon de Dieu à la fin des temps.
Remarque que l’époux ou l’amant comme à Cana d’ailleurs n’est pas mentionné. Au fond, le véritable époux n’est autre que Dieu lui-même.

Le péché n’intéresse aucunement Jésus au sens où il ne pardonne pas explicitement le péché de la femme. Il ne le mentionne même pas. Il ne s’intéresse qu’à son avenir. Jésus ne lui donne pas une série de recommandations, ne l’envoie pas faire une retraite… Il lui laisse la possibilité d’organiser sa propre vie. Il ne lui dit de ne plus commettre d’adultère. Il est au fond plus exigeant puisqu’il lui rappelle l’importance de ne pas pécher du tout : « Va et désormais, ne pèche plus »

Vous avez dit résurrection ?
Le contexte d’espace et de temps te l’a fait pressentir. Cette scène d’Evangile dit quelque chose de la Résurrection. Ce que Jésus nous annonce est pour aujourd’hui : ressusciter, c’est être relevé par Jésus afin que chaque homme soit debout pour combattre le péché ainsi que tout ce qui conduit au mal.

Le mot du jour

Péché

C’est un acte libre, volontaire qui détruit les liens, aboutit à l’isolement et conduit de près ou de loin à la mort.
Notre péché personnel est une adhésion, une participation sous formes d’actes ou d’attitudes concrètes au travail du « diviseur » que l’on appelle aussi le diable ou Satan. Le péché n’est pas lié à nos limites humaines ou à nos défauts. Le péché n’est pas l’erreur ou la tentation. Se reconnaitre pécheur est un acte de liberté par lequel je me reconnais d’une manière ou d’une autre partie prenante dans la sphère infernale des logiques de type violence ou mensonge. Que faire face au péché ? Nous laisser réconcilier avec Dieu. Mais attention, ne regardons pas que l’arbre qui cache la forêt : »Si l’on mettait tous les péchés du monde ensemble, il ne serait qu’une goutte d’eau dans la miséricorde de Dieu » disait Isaac le Syrien, un chrétien du 7ème siècle.

Pépite d’Evangile du 27 mars

Cette semaine nous lisons la parabole de l’enfant prodigue même s’il semblerait que ce soit plutôt le père qui le soit…

Evangile de Jésus-Christ selon Saint Luc

Jésus dit alors : “Un homme avait deux fils. Le plus jeune dit à son père : 
‘Père, donne-moi la part du domaine qui me revient.’ Et le père leur partagea son bien. Le plus jeune fils ramassa tout et partit peu après pour un pays lointain où il dépensa son héritage dans une vie de désordres.
Quand il eut tout dépensé, une grande famine s’abattit sur ce pays et il commença à manquer de tout. Il alla donc se mettre au service d’un des habitants du pays qui l’envoya dans ses champs pour garder les cochons. 
Là il aurait bien voulu se remplir le ventre des caroubes que mangeaient les cochons, mais à lui, personne ne lui donnait rien. Il rentra alors en lui-même : ‘Combien d’ouvriers de mon père, se dit-il, ont du pain plus qu’il n’en faut, et moi ici je meurs de faim. Je vais me lever, retourner vers mon père, et je lui dirai : Père, j’ai péché contre le Ciel et devant toi. Je ne suis plus digne d’être appelé ton fils, mais prends-moi comme l’un de tes ouvriers.’

 
Il se mit donc en route et retourna chez son père. Quand il était encore loin, son père l’aperçut et fut pris de pitié ; il courut se jeter à son cou et l’embrassa tendrement. Le fils alors lui dit : ‘Père, j’ai péché contre le Ciel et devant toi, je ne suis plus digne d’être appelé ton fils.’ Mais le père dit à ses serviteurs : 
‘Apportez vite la plus belle tunique et habillez-le, mettez-lui un anneau au doigt et des chaussures aux pieds. 
Allez chercher le veau gras et tuez-le, car il nous faut manger et faire la fête : mon fils que voici était mort et il est revenu à la vie, il était perdu et il est retrouvé.’

Le contexte :
Jésus raconte ici à des pharisiens et des maitres de la Loi, une parabole qui exprime avec finesse l’infinie miséricorde de Dieu.

L’itinéraire d’un enfant gâté 
Cette partie de la parabole raconte la vie d’un père et d’un de ses fils en quête d’indépendance. Il va jusqu’à demander l’héritage, une manière de dire à son père que ce qui l’intéresse chez lui est son argent. Pour chacun d’entre nous, la question est posée de savoir dans quelle mesure notre légitime envie d’autonomie ne se transforme pas en abandon, en reniement de celui qui nous a tout donné.
Libéré de ses liens avec le père, le fils va tout dépenser et aux premières difficultés venues, il fait appel à sa conscience et commence à se rendre compte du chemin mortifère qu’il a pris. Tout n’est pas bien clair dans son esprit mais  Il désire rentrer chez son père mais comme simple ouvrier. Comment va-t-il être accueilli ? Cette question le taraude et il prépare un discours pour amadouer son père.

L’attitude du Père 

Alors que le fils est encore au loin, son père l’aperçoit. Ceci pour nous dire que le père est au dehors en quête de son fils, espérant qu’il revienne. Il est rempli de pitié, de miséricorde, ce sentiment à la fois d’intense joie et de soulagement mêlés comme lorsqu’une maman retrouve son petit qu’elle a pour un instant perdu du regard.
Le père ne s’arrête pas à de bons sentiments, il pose des actes concrets et significatifs : Il court se jeter à son cou, l’embrasse puis lui offre une belle tunique, un anneau au doigt, des chaussures aux pieds et organise une fête. Aux marques d’affection sont joints des gestes bien concrets.

La miséricorde du Père 
Cette attitude du père vis-à-vis de son fils est celle de Dieu face à chacun d’entre nous et elle porte un nom, celui de Miséricorde. Cette posture va bien au-delà du pardon. Dieu cherche l’homme pécheur, fragile avec patience et bonté. Il n’attend pas une conversion complète pour lui rendre sa pleine dignité de fils. Dès que l’homme décide de revenir à  lui, Dieu ouvre grands ses bras. Cette attitude miséricordieuse caractérise celui qui veut marcher à la suite du Christ. Mais attention, être miséricordieux ce n’est pas dire que le mal est un bien. Ce n’est pas tout faire à la place de l’autre. Cela consiste à être attentif à l’autre pour provoquer ou déceler un début de retournement  puis l’accompagner sur ce chemin. A l’image du Père, soyons en cette année sainte, d’authentiques témoins de la miséricorde.

Le mot du jour

Prodigue

Cet adjectif a le double sens de dépensier et généreux. Cette parabole révèle un Dieu prodigue au sens de généreux qui fait preuve de miséricorde vis-à-vis de son fils prodigue au sens de dépensier.

Pépite d’Evangile du 20 mars

Il est toujours temps de se convertir, de changer radicalement de chemin pour s’ouvrir à la joie d’aimer et de partager.

Evangile de Jésus-Christ selon Saint Luc

 

Un jour, des gens rapportèrent à Jésus l’affaire des Galiléens que Pilate avait fait massacrer,
mêlant leur sang à celui des sacrifices qu’ils offraient.
Jésus leur répondit : « Pensez-vous que ces Galiléens étaient de plus grands pécheurs
que tous les autres Galiléens, pour avoir subi un tel sort ?
Eh bien, je vous dis : pas du tout ! Mais si vous ne vous convertissez pas,
vous périrez tous de même. Et ces dix-huit personnes tuées par la chute de la tour de Siloé,
pensez-vous qu’elles étaient plus coupables que tous les autres habitants de Jérusalem ?
Eh bien, je vous dis : pas du tout ! Mais si vous ne vous convertissez pas,
vous périrez tous de même. » Jésus disait encore cette parabole :
Quelqu’un avait un figuier planté dans sa vigne. Il vint chercher du fruit sur ce figuier,
et n’en trouva pas. Il dit alors à son vigneron : « Voilà trois ans que je viens chercher du fruit sur ce figuier,
et je n’en trouve pas. Coupe-le. À quoi bon le laisser épuiser le sol ? »
Mais le vigneron lui répondit : « Maître, laisse-le encore cette année, le temps que je bêche autour
pour y mettre du fumier. Peut-être donnera-t-il du fruit à l’avenir. Sinon, tu le couperas. »

Le contexte
Luc présente son Evangile comme une longue montée de Jésus vers Jérusalem jalonnée de rencontres, de gestes qui nous permettent, à nous lecteurs, de saisir peu à peu qui il est. Au début du chapitre 13, Jésus est en dialogue au sujet de l’actualité locale du moment…

L’affaire des galiléens
Au-delà de sa violence, ce fait divers est marquant parce que cette répression a eu lieu dans l’enceinte du Temple et le sang des victimes a été mélangé avec celui des animaux. Or, dans la tradition du judaïsme, ce qui  touche au sang est sacré et ce mélange est une profanation.

La faute à qui ?
Dans ces moments si douloureux, des questions surgissent : « Ceux à qui il arrive malheur, sont-ils plus coupables que les autres » ou « Cette épreuve est-elle une punition ? ». La question du mal est une question cruciale pour les croyants et Jésus s’empare de ce sujet avec clarté. La faute et la souffrance ne sont pas deux notions qui sont systématiquement reliées. Un bébé qui agonise, un innocent qui meurt nous empêchent de penser ce lien absurde.

Jésus refuse d’entrer avec ses interlocuteurs dans un débat su Dieu et le mal. En revanche, il les renvoie à l’urgence de leur propre foi. Ils n’ont qu’une vie et s’ils ne lui donnent pas du sens, elle disparaitra.

La tour de Siloé
Par la mention de cet accident, Jésus radicalise son propos. Si les galiléens pouvait être soupçonnés d’être mauvais croyants, ici ce n’est pas le cas. Si Pilate est responsable du massacre dans le temple, qui est responsable de l’effondrement de la tour, sinon Dieu ?
Jésus apporte la même réponse : Si vous ne sortez pas de cette compréhension d’un Dieu qui punit les victimes du mal, vous deviendrez les victimes de votre façon de penser !
Comment actualiser ? Demande-toi, si tu savais que la vie s’arrêtait aujourd’hui, que ferais-tu ? Ce que tu ferais alors, fais-le maintenant. N’attends pas !

La parabole du figuier stérile
La stérilité du figuier renvoie au manque de conversion, au fait de rester passif devant le mal.
La réaction du propriétaire n’est pas étonnante. Devant la stérilité du figuier, l’attitude la plus raisonnable est de le couper. Il se passe alors quelque chose d’inattendu. Le vigneron intercède auprès du maitre en faveur du figuier. Si le propriétaire est Dieu, le vigneron est le Christ. Il n’a pas été envoyé pour détruire mais pour soigner.

Le sens de cette parabole est clair. Si nous ne portons pas de fruit, nous occupons la terre inutilement. De quels fruits s’agit-il ? L’amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bienveillance, la foi, la douceur et la maitrise de soi. Ce sont les fruits de l’Esprit Saint.
La parabole reste inachevée car c’est au lecteur d’écrire la conclusion par sa propre vie.

Il est toujours temps de se convertir, de changer radicalement de chemin pour s’ouvrir à la joie d’aimer et de partager. Dieu est patient, certainement. Pour autant, comme le dit Saint Augustin :
Certes si tu te convertis demain,
Dieu t’a promis sa grâce.

Mais qui t’a promis demain ?

Le mot du jour

Figuier et vigne

Si la vigne symbolise Israël, le figuier est un arbre méditerranéen qui donne des fruits, procure de l’ombre et représente la Torah, la Loi de Dieu. Ainsi les interlocuteurs de Jésus peuvent s’identifier soit à l’un, soit à l’autre.

Pépite d’Evangile du 13 mars

Jésus apparait « en gloire » sur une montagne entre deux figures d’Israël.

Evangile de Jésus-Christ selon Saint Luc

Six jours après, Jésus prit avec lui Pierre, Jacques et Jean, et les emmena à l’écart, seuls, sur une haute montagne.
Là, devant eux, il fut transfiguré.

Ses vêtements devinrent éclatants de lumière, d’une blancheur telle qu’aucun blanchisseur sur la terre ne peut blanchir de la sorte. 4 Alors Élie leur apparut, avec Moïse : les deux étaient en conversation avec Jésus.

Pierre prit la parole pour dire à Jésus : “Rabbi, cela tombe bien que nous soyons ici ; nous allons dresser trois tentes : une pour toi, une pour Moïse et une pour Élie.” En réalité, il ne savait plus que dire, car ils étaient effrayés.

Une nuée survint alors qui les prit sous son ombre, et de la nuée se fit entendre une voix : “Celui-ci est mon Fils, le Bien-Aimé, écoutez-le !” 8 Et soudain, regardant autour d’eux, ils ne virent plus personne : seul Jésus était avec eux.

Comme ils descendaient de la montagne, Jésus leur ordonna de ne raconter à personne ce qu’ils avaient vu, jusqu’à ce que le Fils de l’Homme soit ressuscité d’entre les morts.
Ils respectèrent cet ordre, mais entre eux ils se demandaient ce que c’était que ressusciter d’entre les morts.

Quelques éléments qui pourront t’aider :
Jésus apparait « en gloire » sur une montagne entre deux figures d’Israël. Elie dont le nom signifie « Yahvé est mon Dieu » représente les prophètes, tandis que Moïse représente la Loi.

On peut déjà noter que Jésus se retrouvera bientôt sur une autre montagne, crucifié entre deux malfaiteurs…
Ces deux montagnes relient deux réalités apparemment distinctes celle de la gloire et celle de la Croix. A nous aussi de comprendre pendant ce temps de carême, que ce Christ auquel nous sommes attachés ne perd rien de sa Gloire, de sa splendeur en acceptant la Croix. On peut même dire que sa plus grande Gloire est de donner sa vie pour le monde, c’est bien le mystère de la Croix. Il n’était pas inutile pour les disciples et pour nous-mêmes, avant de prendre la route de Jérusalem, de fixer notre regard sur l’issue finale qui est la glorification du Christ avec la nôtre à la clé.

Pierre comme toujours met les pieds dans le plat ; il  était dans l’illusion en croyant pouvoir dresser trois tentes. On ne peut s’installer dans la béatitude ; nous ne pouvons nous soustraire aux travaux de la plaine, dans le quotidien de nos existences. Mais notre vie prend un sens nouveau en sachant à quoi nous sommes appelés avec le Christ.

« Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis tout mon amour, écoutez-le ! »
Cette parole qui vient du Père s’adresse à Jésus. Elle fait directement écho à  une autre parole du Père entendu le jour du baptême de Jésus. Comme Jésus, je suis bien-aimé du Père. Est-ce que je  le crois vraiment ?

Une dernière piste : Dieu nous a donné le monde non pas pour le défigurer mais pour le transfigurer. Le fruit du travail des hommes et toute la création symbolisée par la procession des offrandes à la messe sont porteurs de la grâce divine. C’est l’occasion pour nous de participer plus activement à ce moment de la messe…

Le mot du jour

Transfiguration

Ce mot qui n’appartient pas qu’au langage chrétien évoque le changement d’apparence corporelle de Jésus pendant quelques instants de sa vie terrestre, pour révéler sa nature divine à trois disciples. Le mot Transfiguration traduit le mot grec de « metamorphosis » (métamorphose).Par notre baptême, nous sommes appelés à une transfiguration progressive de tout notre être et de toute notre vie : Ce sera le fruit d’un long processus de transformation intérieure, grâce notamment aux sacrements de l’Eglise. Transfiguration est bien un autre mot pour dire le salut.

Pépite d’Evangile du 6 mars

Difficile dans nos vies, de dire non à l’esprit du mal.
Tu as toi aussi à résister, à combattre le démon. 

Evangile de Jésus-Christ selon Saint Luc

Jésus revint du Jourdain rempli de l’Esprit Saint ; il se laissa conduire par l’Esprit à travers le désert où, durant quarante jours, il fut tenté par le diable. De tous ces jours il ne mangea rien, et lorsqu’ils s’achevèrent il eut faim.

Le diable lui dit alors : “Si tu es Fils de Dieu, commande à cette pierre qu’elle devienne du pain.”
Jésus lui répondit : “Il est écrit : L’homme ne vit pas seulement de pain.”

Le diable alors l’emporta et lui montra, le temps d’un clin d’œil, tous les royaumes de la terre.
Il lui dit : “Je te donnerai autorité sur tous ; toute cette gloire sera tienne, car elle m’a été remise et je la donne à qui je veux ! Elle sera tout entière à toi si tu te prosternes devant moi.”
Mais Jésus lui répondit : “Il est écrit : Tu te prosterneras devant le Seigneur ton Dieu et tu n’adoreras que lui.”

Le diable alors le conduisit à Jérusalem. Il le plaça sur le haut du rempart du Temple et lui dit : “Si tu es Fils de Dieu, jette-toi d’ici en bas. Car il est écrit : Il donnera des ordres à ses anges à ton sujet, pour qu’ils te gardent.
Et encore : Leurs mains te saisiront, de peur que ton pied ne heurte quelque pierre.”
Mais Jésus lui répliqua : “Il est dit : Tu ne mettras pas à l’épreuve le Seigneur ton Dieu.

Le diable avait tenté Jésus de toutes les façons possibles ; il s’éloigna de lui, attendant une occasion.

Le contexte :
Jésus vient d’être baptisé par Jean-Baptiste dans le Jourdain. Il y a reçu l’Esprit Saint qui le conduit au désert. C’est alors qu’il est tenté par le diable. A noter que le désert est ce lieu hautement symbolique dans l’Ancien Testament qui évoque cet espace où Dieu éprouve l’homme et se révèle. Dans cette construction théologique, ce passage au désert va nous révéler la manière d’ « être homme » du Fils de Dieu.

Quelques éléments qui pourront t’aider :
La première tentation concerne le corps, la nourriture. Jésus se soumet comme tout homme à la loi de l’incarnation, il ne fait pas semblant d’être homme. La tentation diabolique est de refuser le manque. Or, l’expérience du manque  est le propre de  l’être humain parce que c’est par lui que Dieu se donne. La malice du diable est de nous faire préférer la satisfaction au manque. 

La deuxième tentation concerne le pouvoir. Comme dans la suite de l’Evangile, Jésus reste à sa place, soumis qu’il est à son Père. Si Jésus parle avec l’autorité nous dit-on dans l’Evangile, c’est qu’il est lui-même obéissant. Le diable se présente ici comme cette force qui nous pousse à préférer la domination à l’humble dépendance. 

Enfin, la troisième tentation concerne le rapport à Dieu.  Le diable instrumentalise les Ecritures à ses fins et revisite le mythe d’Icare. Il parle d’un Dieu qui se jouerait des lois de la nature. L’attitude de Jésus montre que le Fils de Dieu ne cherche pas à échapper à la mort.

En somme, la manière d’être homme de Jésus nous enseigne sur celle qui doit être la nôtre : accepter le manque, vivre dans une attitude de soumission avec Dieu, enfin ne pas croire en un dieu à notre mesure qui ne serait qu’une idole.

Le diable se retire de ce combat inaugural, il reviendra au moment de la Passion de Jésus pour connaitre sa défaite définitive. Il n’aura finalement jamais le dernier mot.

Pour actualiser :
Difficile dans nos vies, de dire non à l’esprit du mal.
Tu as toi aussi à résister, à combattre le démon.
Pour y parvenir en ce temps de carême, l’église propose traditionnellement trois moyens le jeûne, l’aumône et la prière. Ils t’aideront à gagner ce combat pour lequel Jésus nous a montré la voie.

Le mot du mois ? Tentation
Ce mot signifie soit l’attrait intérieur que l’on éprouve pour quelque chose de mauvais ou de défendu, soit l’épreuve dans laquelle Satan (le diable) cherche à perdre celui qu’elle atteint. En ce dernier sens, ce terme désigne la grande épreuve que l’on redoute, le choix pour ou contre Dieu, pour ou contre l’Amour.
L’épreuve est d’autant plus redoutable que le diable avance masqué pour nous tromper.
Il serait plus juste de parler du récit des épreuves de Jésus que des tentations qui ont une connotation moralisante.
Les notions de tentation et péchés sont liées mais distinctes.
En effet, une tentation est toujours un désir orienté vers le péché.
Être tenté est une chose, succomber à la tentation est un péché.

Pépite d’Evangile du 27 février

Luc rassemble trois courts enseignements sur la manière de vivre en disciple

Evangile de Jésus-Christ selon Saint Luc

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples en parabole :
« Un aveugle peut-il guider un autre aveugle ?
Ne vont-ils pas tomber tous les deux dans un trou ?

Le disciple n’est pas au-dessus du maître ;
mais une fois bien formé,
chacun sera comme son maître.

Qu’as-tu à regarder la paille dans l’œil de ton frère,
alors que la poutre qui est dans ton œil à toi,
tu ne la remarques pas ?

Comment peux-tu dire à ton frère : ‘Frère, laisse-moi enlever la paille qui est dans ton œil’,
alors que toi-même ne vois pas la poutre qui est dans le tien ?
Hypocrite ! Enlève d’abord la poutre de ton œil ;
alors tu verras clair
pour enlever la paille qui est dans l’œil de ton frère.

Un bon arbre ne donne pas de fruit pourri ;
jamais non plus un arbre qui pourrit ne donne de bon fruit.
Chaque arbre, en effet, se reconnaît à son fruit :
on ne cueille pas des figues sur des épines ;
on ne vendange pas non plus du raisin sur des ronces.
L’homme bon tire le bien du trésor de son cœur qui est bon ; et l’homme mauvais tire le mal de son cœur qui est mauvais :
car ce que dit la bouche, c’est ce qui déborde du cœur. »

La parabole des deux aveugles développe le thème du regard. Jésus nous invite à nous méfier de nous-mêmes : Ainsi, quand nous nous considérons comme des guides, de bons accompagnateurs, n’oublions pas que nous sommes des aveugles de naissance. Jésus nous renvoie à notre condition de pêcheur, certes capables de belles choses mais seulement si nous le suivons, si nous acceptons de dépendre de lui.


La parabole de la paille et de la poutre est bien connue.
Quatre éléments dans cette petite histoire : Simplement, une paille, une poutre, deux frères.
Jésus ne nous dit pas ce qu’il faut faire et ce qu’il ne faut pas faire.
Jésus nous indique la manière par laquelle nous devons regarder l’autre.
La tentation est si grande d’augmenter les défauts de son frère et de minimiser les nôtres. Surtout entre frères !
De fait, être chrétien c’est porter un regard bienveillant, sur les personnes, sur ses frères, sur les situations humaines.
Comme Jésus est venu dans le monde pour ouvrir les yeux des aveugles, à leur tour, ses disciples ont pour missions de porter au monde la lumière du Christ, de révéler ce qui est bon en l’homme.


Luc passe ensuite sans transition à la métaphore de l’arbre et des fruits, ce qui donne à penser qu’on est toujours dans le même registre : le disciple qui ne se laisse par éclairer par Jésus-Christ  reste dans son aveuglement et porte de mauvais fruits ; De quel fruit parle-t-il ?
Dans le contexte, on peut penser que Jésus désigne les fruits comme étant nos comportements, nos attitudes face aux autres.
Autrement dit, montre-moi ton comportement, je te dirai si tu es un bon disciple.

Ah, la fraternité…
De nombreux passages bibliques tournent autour de la question de la fraternité. Souviens-toi, un père avait deux frères… C’est le début de la parabole du père prodigue. Au tout début de la bible nous est raconté le meurtre d’Abel par Caïn, deux frères. Aujourd’hui, il s’agit de la parabole de la paille et de la poutre. Pourquoi cela ? La fraternité n’est pas un fait acquis, elle est à recevoir sans cesse et elle grandit avec la reconnaissance de notre paternité commune.

Profitons de cette journée pour réfléchir à notre manière de regarder les autres et de vivre la fraternité dans sa famille ou plus largement.

Pépite d’Evangile du 20 février

Jésus nous demande d’aimer nos ennemis…

Evangile de Jésus-Christ selon Saint Luc

En ce temps-là, Jésus déclarait à ses disciples :
« Je vous le dis, à vous qui m’écoutez :
Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent.
Souhaitez du bien à ceux qui vous maudissent, priez pour ceux qui vous calomnient.
À celui qui te frappe sur une joue, présente l’autre joue.
À celui qui te prend ton manteau, ne refuse pas ta tunique.
Donne à quiconque te demande, et à qui prend ton bien, ne le réclame pas.

Ce que vous voulez que les autres fassent pour vous, faites-le aussi pour eux.
Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle reconnaissance méritez-vous ?
Même les pécheurs aiment ceux qui les aiment.
Si vous faites du bien à ceux qui vous en font, quelle reconnaissance méritez-vous ?
Même les pécheurs en font autant.

Si vous prêtez à ceux dont vous espérez recevoir en retour, quelle reconnaissance méritez-vous ?
Même les pécheurs prêtent aux pécheurs pour qu’on leur rende l’équivalent.

Au contraire, aimez vos ennemis,
faites du bien et prêtez sans rien espérer en retour.
Alors votre récompense sera grande, et vous serez les fils du Très-Haut,
car lui, il est bon pour les ingrats et les méchants.

Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux.

Ne jugez pas, et vous ne serez pas jugés ;ne condamnez pas, et vous ne serez pas condamnés.
Pardonnez, et vous serez pardonnés.
Donnez, et l’on vous donnera :
c’est une mesure bien pleine, tassée, secouée, débordante,
qui sera versée dans le pan de votre vêtement ;
car la mesure dont vous vous servez pour les autres
servira de mesure aussi pour vous. »

Pépite d’Evangile du 13 février

Luc nous relate des paroles bien connues de Jésus appelées les béatitudes. Il nous les présente comme des chemins vers le vrai bonheur.

Evangile de Jésus-Christ selon Saint Luc

En ce temps-là, Jésus descendit de la montagne avec les Douze et s’arrêta sur un terrain plat. Il y avait là un grand nombre de ses disciples, et une grande multitude de gens venus de toute la Judée, de Jérusalem, et du littoral de Tyr et de Sidon.

Et Jésus, levant les yeux sur ses disciples, déclara :
« Heureux, vous les pauvres, car le royaume de Dieu est à vous.
Heureux, vous qui avez faim maintenant, car vous serez rassasiés.
Heureux, vous qui pleurez maintenant, car vous rirez.
Heureux êtes-vous quand les hommes vous haïssent
et vous excluent, quand ils insultent et rejettent votre nom comme méprisable, à cause du Fils de l’homme.
Ce jour-là, réjouissez-vous, tressaillez de joie, car alors votre récompense est grande dans le ciel ;
c’est ainsi, en effet, que leurs pères traitaient les prophètes.
Mais quel malheur pour vous, les riches, car vous avez votre consolation !
Quel malheur pour vous qui êtes repus maintenant, car vous aurez faim ! Quel malheur pour vous qui riez maintenant,
car vous serez dans le deuil et vous pleurerez ! Quel malheur pour vous lorsque tous les hommes disent du bien de vous !
C’est ainsi, en effet, que leurs pères traitaient les faux prophètes. »

Le contexte
A la différence de Matthieu, Luc nous présente le discours des béatitudes au pied de la montagne. Jésus développe ici le programme qu’il avait évoqué dans la synagogue de Nazareth au tout début de sa vie publique : L’Esprit du Seigneur est sur moi parce que qu’il m’a conféré l’onction pour annoncer la Bonne Nouvelle aux pauvres.

Heureux les pauvres
Jésus ne dit pas qu’y a plus de bonheur dans la pauvreté que dans l’aisance, il déclare ses disciples heureux au creux de leur pauvreté, de leurs privations, de leur faim et de leurs larmes.
Les pauvres sont déclarés heureux non pas parce qu’ils seraient meilleurs que les autres mais parce que Dieu veut faire de son règne une manifestation de sa justice et de son amour pour ceux qui sont dans la détresse. Le privilège des pauvres a son fondement en Dieu et non dans leurs supposées vertus.

Heureux ceux qui ont faim ! Heureux ceux qui pleurent !
On mesure le caractère paradoxal de cette déclaration. Ici, Jésus ne fait pas l’apologie du malheur, il annonce un royaume dans lequel les derniers seront les premiers. Heureux ceux qui ont faim de relations vraies, consistantes.

Dans l’Evangile, les larmes sont proches de l’amour. Elles sont comme un baume adoucissant nos cœurs endurcis. Ces deux dernières béatitudes nous obligent. Si nous voilons être témoins du royaume, commençons par rassasier ceux qui ont faim et consoler ceux qui pleurent.

Heureux quand on vous haït…
La mention importante est « à cause du Fils de l’Homme ». Cette béatitude ne s’applique pas lorsque nous sommes méprisés à cause de notre mauvais comportement mais pour les actions qui nous ont causées du tort à cause de Jésus.
Comment être heureux lorsqu’on est détesté, exclu ou insulté ? Il n’y a pas d’explication. Si cela arrive, c’est une grâce, celle des béatitudes. On peut penser à tous ceux qui vivent le rejet à cause de leur foi.

Quel malheur…
Attention, en regard, des quatre béatitudes, il y a quatre avertissements prononcés par Jésus. Ce ne sont pas des malédictions. Jésus ne veut pas notre malheur. Il nous dit simplement qu’un certain nombre de comportements peuvent nous éloigner vers le bonheur qu’il veut pour nous. Ainsi, ne rien n’attendre des autres, être complimenté en permanence, vivre en totale indépendance conduit au malheur.

Paradoxes
Jésus manie comment souvent dans l’Evangile le paradoxe. Il faut mourir pour vivre… Heureux ceux qui pleurent… Cette manière de parler est bien en cohérence avec sa vie. Il meurt sur la croix par amour pour l’humanité. Il donne sa vie à ceux qui voulaient la lui retirer. C’est le langage de la croix.

Le mot du jour

Béatitudes

Les Béatitudes (du latin qui signifie, « le bonheur ») sont le nom donné à une partie du sermon sur la montagne rapporté dans l’Évangile selon Matthieu et à une partie du sermon dans la plaine de l’Évangile selon Luc (l’évangile du moins au chapitre 6, versets 20 à 23). Elles sont au nombre de huit dans l’Évangile selon Matthieu et de quatre dans l’Évangile selon Luc où elles sont suivies par quatre « malédictions ». Il existe d’autres béatitudes dans les Evangiles (Bienheureux ceux qui croient sans avoir vu) ou dans des sources juives antérieures aux évangiles.

Pépite d’Evangile du 30 janvier

Quand on apprend, que Dieu se met à faire des miracles au profit des étrangers,
Jésus frôle de peu la mort…

Evangile de Jésus-Christ selon Saint Luc

En ce temps-là, dans la synagogue de Nazareth, après la lecture du livre d’Isaïe,
 Jésus déclara : « Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Écriture que vous venez d’entendre »
 Tous lui rendaient témoignage et s’étonnaient des paroles de grâce qui sortaient de sa bouche.
Ils se disaient : « N’est-ce pas là le fils de Joseph ? »
 Mais il leur dit : « Sûrement vous allez me citer le dicton : « Médecin, guéris-toi toi-même »,
et me dire :  « Nous avons appris tout ce qui s’est passé à Capharnaüm : fais donc de même ici dans ton lieu d’origine ! »
 Puis il ajouta : « Amen, je vous le dis : aucun prophète ne trouve un accueil favorable dans son pays.
 En vérité, je vous le dis : Au temps du prophète Élie, lorsque pendant trois ans et demi le ciel retint la pluie,
et qu’une grande famine se produisit sur toute la terre, il y avait beaucoup de veuves en Israël ;
 pourtant Élie ne fut envoyé vers aucune d’entre elles, mais bien dans la ville de Sarepta, au pays de Sidon,
chez une veuve étrangère. Au temps du prophète Élisée, il y avait beaucoup de lépreux en Israël ;
et aucun d’eux n’a été purifié, mais bien Naaman le Syrien. »
À ces mots, dans la synagogue, tous devinrent furieux.
Ils se levèrent, poussèrent Jésus hors de la ville, et le menèrent jusqu’à un escarpement de la colline où leur ville est construite, pour le précipiter en bas.  Mais lui, passant au milieu d’eux, allait son chemin.

Le contexte
Nous sommes au début de la vie publique de Jésus dans le village de sa naissance. Un jour de sabbat, Jésus est autorisé à lire la parole et à en faire le commentaire, ce que nous appelons aujourd’hui l’homélie. Le passage de ce jour nous raconte la réaction des fidèles à ses paroles.

Réactions mitigées comme un résumé d’Evangile
Certains sont dans l’étonnement, d’autres sont furieux. Il semblerait que ces réactions résument l’impact que Jésus a eu sur ses contemporains durant toute sa vie publique. Dans un premier temps, les actes et les paroles de Jésus intéressent et même subjuguent les foules.

Ensuite, Jésus approfondit son message et fait sentir son originalité. Ici, Jésus montre par des exemples tirés de l’Ecriture que l’action de Dieu déborde des frontières d’Israël. Pour le coup, l’admiration se transforme en révolte. Le mystère de la croix est ici suggéré, celui qui était idolâtré sera tué. La réaction de Jésus est significative : « Passant au mieux d’eux, il allait son chemin ». Son chemin, on le sait, le mènera jusqu’à la croix mais ce n’est pas encore le moment.

Nul n’est prophète en son pays…
Jésus dans la synagogue de Nazareth choque, provoque une certaine violence et pourtant il ne dit rien d’extraordinaire. Il dit ce qu’il habite, il ose simplement se comparer aux prophètes Elie et Élisée. Dans ce dévoilement progressif de son message, Jésus n’a pas peur. Malheureusement, ce dévoilement va de pair avec l’animosité, la haine qu’il provoquera chez certains juifs.

Aujourd’hui la Parole s’accomplit
Comment actualiser cette Parole ?
Il est souvent tentant d’écouter la Parole de Dieu comme un discours bien comme il faut, qui déploie de bonnes intentions, des valeurs connues et reconnues par notre société. Pourtant, cette Parole quand on la lit attentivement dérange, me dérange, nous dérange. L’Evangile ne raconte pas de belles histoires pour enfants sages, elle vient nous provoquer. Oui, Dieu en Jésus-Christ n’est pas venu simplement sauver ceux qui pensent comme lui, ceux de son camp ! A la suite des prophètes, le Christ vient bouleverser notre représentation de la religion, Dieu n’est pas le Dieu de quelques-uns, il est le Dieu de tous ! Que cela nous rende furieux ou pas, le Christ est venu sauver la multitude !

Le personnage du jour

Naaman, le syrien

Naaman, un païen est guéri en devant se plonger sept fois dans le Jourdain. La condition était simple et précise. Il résiste dans un premier temps à cette demande. Cette logique aurait pu le perdre, car il oublie ou ignore que les voies de Dieu sont souvent folies pour les hommes. Le Jourdain était la seule voie pour la purification de Naaman, tout comme Jésus est le seul chemin pour mener à Dieu. Jésus dans le passage mentionné reprend à son compte cet épisode de l’Ancien Testament, plus précisément dans le chapitre 5 du second livre des Rois.
Il mérite d’être lu, l’histoire est à la fois simple et très évocatrice.

Pépite d’Evangile du 23 janvier

Aujourd’hui, c’est le dimanche de la Parole de Dieu. De quoi s’agit-il ?

Voici ce qu’en dit le pape François : « J’établis que le 3e dimanche du Temps Ordinaire soit consacré à la célébration, à la réflexion et à la proclamation de la Parole de Dieu. Ce dimanche de la Parole de Dieu viendra ainsi se situer à un moment opportun de cette période de l’année, où nous sommes invités à renforcer les liens avec la communauté juive et à prier pour l’unité des chrétiens. »

Evangile de Jésus-Christ selon Saint Luc

Jésus revint en Galilée avec la puissance de l’Esprit et l’on commença à parler de lui dans toute la région. Il s’était mis à enseigner dans leurs synagogues et tous chantaient ses louanges.

Jésus vint ainsi à Nazareth où il avait grandi. Il se rendit à la synagogue comme il avait coutume de faire le jour du sabbat, et il se leva pour faire la lecture. On lui passa le livre du prophète Isaïe et, en le déroulant,  il trouva le passage où il est écrit :

L’Esprit du Seigneur est sur moi : il m’a consacré pour donner aux pauvres une bonne nouvelle.
 Il m’a envoyé annoncer la libération aux captifs, la lumière aux aveugles ; il me faut libérer ceux qui sont écrasés, et proclamer une année de grâce de la part du Seigneur. Il roule alors le livre et le redonne au servant, puis il s’assoit, et tous dans la synagogue ont les yeux fixés sur lui. Alors il se mit à leur dire 
: « Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Écriture que vous venez d’entendre. »

Pépite d’Evangile du 16 janvier

Les noces de Cana. Mais où est la mariée ?

Evangile de Jésus-Christ selon Saint Jean

Le troisième jour il y eut une noce à Cana en Galilée, et la mère de Jésus y était. Jésus aussi fut invité à la noce avec ses disciples. Et voilà que le vin de la noce arrive à sa fin : ils n’avaient plus de vin. La mère de Jésus lui dit : “Ils n’ont plus de vin.” Jésus lui répond : “Femme, vas-tu te mettre dans mes affaires ? 
Mon heure n’est pas encore venue.”

Mais sa mère dit aux servants : “Faites tout ce qu’il vous dira.”
Il y avait là six bacs de pierre que les Juifs gardaient pour leurs purifications ; ils pouvaient contenir chacun 100 ou 150 litres. Jésus leur dit : “Remplissez ces bacs avec de l’eau.” Ils les remplirent jusqu’au bord. Jésus dit alors : “Prenez maintenant et portez-en au responsable de la fête.”

Le responsable de la fête goûta cette eau changée en vin, mais il ne savait pas d’où il venait, seuls les servants qui avaient pris l’eau le savaient. Alors il dit au marié : “Tout le monde sert d’abord le bon vin, et quand les gens sont gais, on donne le vin ordinaire. Mais toi, tu as gardé le bon vin jusqu’à maintenant !” C’est ainsi que Jésus fit le premier de ses signes, à Cana en Galilée. Là il manifesta sa gloire et ses disciples crurent en lui.

Le contexte

Nous sommes au début de la vie publique de Jésus. La première chose que Jean nous raconte dans son Evangile est la participation de Jésus à un repas de noces. Jésus fait donc la fête. Cette présence de Jésus à ces noces sanctifie d’avance, non seulement le mariage, mais aussi nos distractions et notre vie sociale. Ces relations humaines ne sont pas sans importance dans l’optique du Royaume. Elles sont souvent l’occasion de se réjouir, de vivre la fraternité.

Une noce qui en cache une autre

Ce mariage est particulièrement original. Rien n’est dit de la mariée et le marié est bien discret. Cette noce, nous le pressentons en cache une autre ô combien plus décisive… Dans cette première noce, le marié et le maitre du repas ne jouent pas leur rôle, les six jarres sont vides, le maitre du repas est donc notablement imprévoyant. Les serviteurs, eux, ont bien compris qu’il s’est passé quelque chose d’incroyable, de l’eau transformée en vin. Le maitre du repas qui en reste à la surface des choses goûte le nouveau vin sans se demander comment il a pû arriver là (plus de 600 litres !!) et nous fait un petit couplet de circonstance : « Tout le monde sert le bon vin en premier mais toi non… ». Le signe accompli par Jésus certes discret n’est pas reconnu sauf par les serviteurs. C’est encore le cas aujourd’hui. Jésus nous fait signe. Les plus petits en sont témoins et nous, sommes-nous capables de reconnaitre la présence du Christ à travers eux ?

Et la deuxième noce alors ?

Il nous faut maintenant lire ce passage bien connu de manière symbolique. Le vin qui manque exprime la détresse des hommes loin de Dieu. Ces fameux 600 litres de vin de qualité supérieure sont bien nécessaires pour l’humanité entière. Quel gâchis si cette quantité de vin devait être proposé seulement pour quelques invités triés sur le volet. Derrière la mariée se cache donc l’humanité. Le marié est le Christ bien sûr qui lui, prend les moyens pour que la noce soit une vraie fête. Le bon vin gardé jusqu’à maintenant est celui de l’amour de Dieu pour l’humanité. Cette relation d’amour est exprimée dans la Bible en termes d’alliance. Jean ouvre donc son Evangile par une invitation : Dieu nous convie à ses noces. Accepterons-nous l’invitation ?

Remarquons l’obstination de Marie qui oblige Jésus à agir. Cet évangile nous raconte comment Marie enfante Jésus à sa mission. Jésus doit comprendre qu’il lui faut faire des signes avant que son heure ne vienne pour que ses disciples puissent appréhender ce qui se jouera dans son Heure, l’heure de la croix. Sans signe, enseignement… comment sa mort aurait-elle pu être accueillie comme celle du fils de Dieu, épousant l’humanité jusque dans la mort afin que l’humanité puisse épouser la vie divine ?
Pour actualiser :
Remarquons les deux phrases de Marie « Ils n’ont pas de vin ». « Faites tout ce qu’il vous dira ».En peu de mots, Marie dit l’essentiel. Elle ne fait rien, elle ne sollicite rien, elle présente seulement la pauvreté des hommes pour que Dieu y mette sa richesse. Elle est parfaitement placée pour que la noce soit belle comme l’Eglise qui a pour mission de favoriser ce lien d’amour entre Dieu et l’humanité…

Le mot du jour

Le signe

Lorsqu’on parle des noces de Cana, on pense que c’est le premier miracle de Jésus. Or, Jean parle d’un signe et non pas d’un miracle. Quelle différence ? Chez les autres évangélistes qui parlent de miracle, c’est la foi qui produit le miracle. Le paralytique s’entendra dire par Jésus : « Va, ta foi t’a sauvée » Pour Jean, la foi est la conséquence du signe posé par Jésus. Ainsi, Jésus change l’eau en vin puis les disciples crurent en lui. Remarquons qu’un signe ne s’impose pas. A certains, le signe peut provoquer la conversion. A d’autres non. La liberté de chacun est sollicitée par le signe.

Pépite d’Evangile du 9 janvier

Aujourd’hui, nous célébrons la fête du Baptême du Seigneur.
Mais avait-il vraiment besoin de l’être ?

Evangile de Jésus-Christ selon Saint Luc

Le peuple était dans l’attente et tous se demandaient si Jean ne serait pas le Messie. Alors Jean leur répondit à tous : “Moi, je vous baptise avec l’eau. Mais un autre vient, plus fort que moi : je ne suis pas digne de délier les lacets de ses sandales. Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu.

Il tient dans sa main la pelle pour nettoyer son blé ; il rassemblera le grain dans son grenier, mais la paille, il la brûlera dans le feu qui ne s’éteint pas.” Avec ces instructions et beaucoup d’autres, Jean annonçait au peuple la Bonne Nouvelle. Jean avait fait des reproches à Hérode, le gouverneur, à propos d’Hérodiade femme de son frère, mais aussi à propos de tout ce qu’il faisait de mal. Pour cette raison Hérode ajouta à tous ses autres crimes celui de faire jeter Jean en prison. 

Avec tout le peuple qui recevait le baptême, Jésus aussi se fit baptiser. Comme il priait, le ciel s’ouvrit  et l’Esprit Saint descendit sur lui sous une forme visible, comme une colombe. Et du ciel vint une voix :
“Tu es mon Fils : moi aujourd’hui, je t’ai engendré..»

Le contexte
Nous sommes tout au début de l’Evangile. Comme beaucoup d’écrivains de l’antiquité, Luc nous propose une histoire parallèle de deux personnages importants : Jean le Baptiste et Jésus. Ici, nous assistons à une forme de passage de relais entre les deux. Remarquons que Jean et Jésus ne se rencontrent pas. Ils ne l’auront fait qu’au moment de la Visitation grâce à leurs mères.

Jean- Baptiste et Jésus
Ce passage nous annonce tout l’enjeu de l’Evangile : reconnaître celui qui est le vrai Messie, le vrai Christ et accepter que celui-ci ne soit pas celui qu’on imagine. Jean avait des atouts pour l’être (une naissance miraculeuse, un zèle apostolique remarquable, une liberté incroyable). Pourtant, ce ne sera pas lui mais Jésus.

Baptême d’eau et baptême d’Esprit Saint ?
Jean distingue dans son discours ces deux baptêmes. Le baptême qu’il prodigue est un baptême de conversion, de purification alors que le baptême d’Esprit Saint et de feu est plus que cela. Celui donné par Jean est un baptême pour le pardon des péchés et pour un changement de vie. Et c’est déjà très beau ! Celui de Jésus nous permet de nous associer à ce que Jésus a vécu en plénitude lors de sa mort et de sa résurrection : une vie nouvelle, une vie qui surgit par-delà la mort.

Pourquoi Jésus accepte-t-il d’être baptisé ?
Jésus se fait baptiser par Jean parce qu’il veut se rendre solidaire de ses frères pécheurs. Il préfigure par ce rite du baptême l’heure où il prendra le visage de notre détresse et de notre mal. Au seuil de l’Évangile, voici déjà annoncé le terme du parcours. Jésus, par son baptême plonge dans la condition humaine pour en épouser toutes les réalités, tous les drames, toutes ses spécificités. Ce n’est pas par nécessité qu’il se fait baptiser mais par désir, par vocation, parce que c’est sa mission de rejoindre les hommes là où ils (en) sont.

Son baptême comme révélation d’un Dieu trinitaire
Le baptême fait apparaître les trois personnes divines, Jésus qui prie et qui est baptisé, l’Esprit Saint qui est représenté par une colombe et le Père dont on entend la voix dire : « Celui-ci est mon Fils, aujourd’hui, je l’ai engendré ». Ce n’est pas un détail. Bien au contraire, cet événement nous renseigne sur qui est Jésus, non seulement le Messie tant attendu mais aussi le Fils de Dieu c’est à dire Dieu qui s’est fait homme. Il nous précise le lien si fort qu’entretiennent le Fils et le Père dans l’Esprit-Saint, un lien d’amour inégalable.

Quelques précisions sur …

Les sandales

Dans un petit livre de la Bible, un Juif Booz séduit par la beauté de Ruth, une étrangère conclut un marché pour acquérir les terres de sa famille. Or, il y une coutume en Israël en cas de rachat ou d’héritage : pour valider toute l’affaire, l’un ôtait sa sandale et la donnait à l’autre. Ainsi Booz retire sa sandale pour racheter l’étrangère qu’il aimait plus que tout. Ce passage biblique préfigure le geste de Jésus retirant sa sandale au Jourdain au moment du baptême pour racheter tous ceux qui se croient étrangers à Dieu, trop loin de Dieu, mais que lui Jésus aime plus que Booz aimait Ruth. Jean-Baptiste qui sait rester à sa place reconnaît que cet amour est si grand qu’il ne peut en être que le témoin, pas l’acteur à la place de Jésus, l’époux véritable qui ôte sa sandale pour se marier à notre humanité…

Pépite d’Evangile du 2 janvier

La fête de l’épiphanie, la manifestation de Dieu à tous !

Evangile de Jésus-Christ selon Saint Matthieu

Jésus était né à Bethléem de Juda, au temps du roi Hérode ; alors, des pays de l’Orient, des mages arrivèrent à Jérusalem  et demandèrent : “Où se trouve le roi des Juifs qui vient de naître ?
Nous avons vu son étoile à l’orient et nous sommes venus pour lui rendre hommage.”
Quand le roi Hérode l’apprit, il en eut un choc, et tout Jérusalem avec lui. Il réunit tous les chefs des prêtres et ceux qui enseignaient la religion au peuple, car il voulait leur faire préciser où devait naître le Christ.
Ils lui firent cette réponse : “C’est à Bethléem de Juda. Car il est écrit dans le livre du prophète : Toi, Bethléem en Juda, tu n’es pas le dernier des chefs-lieux de Juda, car c’est de toi que sortira le chef, le pasteur de mon peuple Israël.”
Alors Hérode convoqua les mages en secret et leur fit préciser le moment où l’étoile leur était apparue.Il les mit sur le chemin de Bethléem et leur dit : “Allez là-bas et tâchez de bien vous informer sur cet enfant.
Si vous le trouvez, vous me le direz, et moi aussi j’irai lui rendre hommage.”Après cette entrevue avec le roi ils se mirent en route, et voici que l’étoile qu’ils avaient vue en Orient les conduisait. Finalement elle s’arrêta au dessus de l’endroit où se trouvait l’enfant.
Revoir l’étoile fut pour eux une grande joie ; ils entrèrent dans la maison, ils virent l’enfant avec Marie sa mère et ils se prosternèrent pour l’adorer. Ils ouvrirent alors leurs coffres et lui firent des cadeaux : de l’or, de l’encens et de la myrrhe.  Ils reçurent alors un avertissement au moyen d’un rêve : ils ne devaient pas revoir Hérode. Ils repartirent donc vers leur pays par un autre chemin.

Le contexte
Jésus vient de naître. Après la joie de la naissance dans le village de Bethléem et l’accueil de ce petit enfant par des bergers, c’est au tour des mages, ces savants venus d’Orient de venir se recueillir devant lui. Mathieu dans ce passage au-delà de l’histoire déjà très belle des mages suivant une étoile pour arriver à Bethléem veut répondre à deux questions au sujet de Jésus : Qui est-il ? Pour qui vient-il ?

Qui est-il ?
Que nous dit-on de Jésus dans ce récit ? C’est le roi des juifs, expression qui sera inscrite sur la croix.
On nous parle de chef, de pasteur. Mais c’est l’attitude des mages qui est significative, ils sont venus l’adorer. Il ne s’agit pas d’un futur chef de guerre ou d’un sage comme l’Orient les aime. Il s’agit de Dieu lui-même. Les cadeaux offerts nous aident à mieux comprendre : L’or parce qu’il sera Roi au sens de serviteur, l’encens parce que de nature divine et la myrrhe pour annoncer qu’il sera le Sauveur en donnant sa vie pour l’humanité.

Pour qui vient-il ?
Avec sous-entendu cette conviction qu’il est bien normal que chaque peuple ait son Dieu, et donc que Jésus vienne pour les juifs seulement puisqu’il est l’un d’eux. Pourtant, cette logique est contrariée là encore par la présence des mages qui représentent l’ensemble des nations païennes. Le Christ est venu pour tous, il ne sera pas le leader, le gourou d’un peuple particulier. Matthieu l’annonce : Jésus est Dieu fait homme pour le monde entier.

La joie
Le thème de la joie est aussi très marquant. Il ne s’agit pas simplement d’être content lorsqu’on reçoit un compliment ou que l’on est félicité. La joie éprouvée par les mages (qui n’étaient ni trois, ni rois) les a bouleversés comme dans ces rencontres inoubliables qui nous marquent pour toute la vie. La joie est un critère simple pour réaliser la présence de Dieu en soi, en l’autre, dans le dialogue entre les deux.

Choisis ton roi
Enfin, Hérode représente l’anti-Jésus. Menteur, manipulateur, Hérode n’est pas le roi que le monde attend. Lui passera mais il laissera la place à Jésus qui lui règne encore aujourd’hui. Les mages l’ont bien compris et repartent chez eux par « un autre chemin » sans le prévenir.

Pour actualiser
Cet Evangile dessine l’itinéraire de tout croyant à la recherche de Dieu : La curiosité d’abord (on scrute le Ciel pour y trouver une étoile), la mise en route, la ténacité (on ne change pas d’étoile en route), le passage par les Ecritures (on se soumet à une Tradition, une Histoire), la rencontre avec Dieu dans un acte d’adoration puis le retour dans sa vie ordinaire par un autre chemin.

Le mot du mois :

La myrrhe

La myrrhe était un ingrédient de l’huile d’onction sacrée. On s’en servait pour parfumer les vêtements ou les lits, et elle entrait dans la fabrication d’huiles de massage ou de lotions pour la peau. On utilisait aussi la myrrhe pour préparer les corps avant leur enterrement

Pépite d’Evangile du 26 décembre

Fête de la Sainte Famille.
Même dans la Sainte Famille, certaines choses sont compliquées…

Evangile de Jésus-Christ selon Saint Luc

Chaque année, les parents de Jésus se rendaient à Jérusalem pour la fête de la Pâque.
Quand il eut douze ans, ils montèrent en pèlerinage suivant la coutume.
À la fin de la fête, comme ils s’en retournaient, le jeune Jésus resta à Jérusalem
à l’insu de ses parents. Pensant qu’il était dans le convoi des pèlerins, ils firent une journée de chemin
avant de le chercher parmi leurs parents et connaissances.
Ne le trouvant pas, ils retournèrent à Jérusalem, en continuant à le chercher.
C’est au bout de trois jours qu’ils le trouvèrent dans le Temple, assis au milieu des docteurs de la Loi :
il les écoutait et leur posait des questions, et tous ceux qui l’entendaient s’extasiaient sur son intelligence et sur ses réponses. En le voyant, ses parents furent frappés d’étonnement,
et sa mère lui dit : « Mon enfant, pourquoi nous as-tu fait cela ?
Vois comme ton père et moi, nous avons souffert en te cherchant ! »
Il leur dit : « Comment se fait-il que vous m’ayez cherché ?
Ne saviez-vous pas qu’il me faut être chez mon Père ? »
 Mais ils ne comprirent pas ce qu’il leur disait. Il descendit avec eux pour se rendre à Nazareth,
et il leur était soumis. Sa mère gardait dans son cœur tous ces événements.
Quant à Jésus, il grandissait en sagesse, en taille et en grâce, devant Dieu et devant les hommes.

Le contexte
Nous lisons aujourd’hui un extrait de l’évangile de l’enfance de Jésus au début de l’Evangile de Luc. C’est le seul passage qui parle de sa jeunesse.
Il a douze, il a donc certainement fait sa bar-mitsva.
Jésus est considéré selon la tradition juive un adulte dans la foi, étymologiquement fils de la Loi. Enfant, il était sans parole. A présent, il parle.

Une sainte famille ?
Le texte nous montre que les difficultés n’ont pas manqué dans cette famille. Quel effroi de perdre son fils ! N’idéalisons pas trop facilement la famille. Si elle est le milieu adéquat pour se construire et apprendre à aimer et à être aimé, la famille peut être aussi le lieu de douleurs et d’incompréhensions.

Avec les mots de Pâques
Les mentions de « Jérusalem, des « trois jours », « nous avons tant souffert », de la disparition de Jésus renvoient à Pâques. Dès sa jeunesse, Luc nous  fait comprendre combien le mystère pascal (mort-résurrection) est une réalité centrale pour comprendre l’existence de Jésus et la nôtre aussi d’ailleurs.

Ton père et moi
C’est la seule fois dans l’Evangile où Joseph est mentionné comme le père de Jésus. C’est particulièrement étonnant, Joseph n’est appelé père que lorsqu’après avoir perdu son fils, il le retrouve. C’est alors que Jésus lui répond qu’il lui faut être chez son père. Dès que la paternité de Joseph est invoquée, elle est interpelée par celle de Dieu.
Notre paternité qu’elle soit biologique ou spirituelle est reliée à celle de Dieu. La paternité de Dieu est à la source de toute paternité.

Lieu ouvert

Jésus ne fait pas une fugue, comme pour montrer son indépendance par rapport à ses parents. La fin du récit le prouve. Jésus reste au Temple, il répond au désir de son cœur d’étudier la Torah, de vivre de façon plus radicale la communion avec son Père. Nous remarquons ici l’importance de la famille comme un lieu ouvert sur le monde. Si la famille doit être un lieu protecteur, en même temps, un enfant doit pouvoir trouver des ressources ailleurs d’où l’importance de toutes les structures comme l’école, l’œuvre… Et les parents doivent faciliter cela.

Sa première parole dans l’Evangile
« Comment se fait-il que vous m’ayez cherché ?
Ne saviez-vous pas qu’il me faut être chez mon Père ? » On imagine combien ses parents ont pu être déconcertés. Et nous lecteurs avec.

Ils ne comprirent pas
Il est facile de se mettre à la place de Joseph et de Marie. Ils n’avaient pas en tête tout ce que la Tradition de l’Eglise a peu à peu compris de l’identité de Jésus. Vrai Dieu et Vrai Homme !
Les parents, bien souvent, ont du mal à comprendre leurs enfants dans leur comportement, leur choix de vie. Et pourtant ? Marie gardait tout cela dans son cœur ; Accepter de ne pas tout comprendre et poursuivre la route le plus sereinement possible.

Les fils perdus et retrouvés
Ceux que l’on croit perdus sont auprès du Père.
Le fils prodigue s’est vraiment perdu mais il est attendu et accueilli par le Père. Jésus est perdu pour ses parents mais ne l’est pas vraiment.
Tous les deux deviennent des fils lorsqu’ils retrouvent le père, l’un quand il arrive au Temple et l’autre quand il embrasse son Père.

Pépite d’Evangile du 19 décembre

Quatrième dimanche du temps de l’avent

Evangile de Jésus-Christ selon Saint Luc

En ces jours-là, Marie partit en hâte vers une bourgade des monts de Juda. 

Elle entra dans la maison de Zacharie et salua Élisabeth.

Or, quand Élisabeth entendit la salutation de Marie, l’enfant tressaillit dans son ventre.
Élisabeth fut remplie de l’Esprit Saint  et elle s’écria :
“Tu es bénie parmi les femmes et le fruit de ton ventre est béni ! Que m’arrive-t-il donc ?
 La mère de mon Seigneur vient à moi ! Sais-tu qu’à l’instant même où ta salutation est parvenue à mes oreilles, l’enfant a tressailli de joie dans mon ventre !

Le contexte :

Marie vient d’apprendre grâce à l’ange Gabriel qu’elle est enceinte, elle va devenir la mère du Sauveur. Une autre nouvelle lui est donnée : Sa cousine Elisabeth est elle aussi enceinte alors qu’elle n’est plus à l’âge d’avoir des enfants. Marie part immédiatement la rejoindre.

Au fil du texte :

Remarquons que ce passage nous présente une conversation à quatre : Marie, Elisabeth, Jésus et Jean. Deux mères qui échangent des paroles et deux enfants, qui dans leurs ventres les suscitent.
« Marie partit en hâte chez sa cousine » L’empressement de Marie est touchant. Toute à la joie de sa propre maternité, Marie se réjouit du bonheur de sa cousine. Une leçon à retenir dans nos vies : Se réjouir du bonheur des autres.
« Elle entra dans la maison de Zacharie »
Rappelons-nous qu’il est muet depuis l’annonce de la naissance de Jean dans le temple. Seule figure masculine de ce passage, puisqu’il n’est pas dans une relation de confiance avec Dieu, il ne peut être véritablement visité.
« La mère de mon Seigneur vient à moi »
Ce n’est pas une parole banale. Marie reçoit l’authentification par quelqu’un d’autre que l’ange de l’identité de son fils.
A la fin du texte, Élisabeth sent son fils bouger en elle. On peut penser que c’est Jean qui inaugure son travail de prophète. Par l’intermédiaire de Jean, Elisabeth reconnaît celui que Marie porte. Elisabeth a vu l’invisible, elle est devenue prophète grâce à son fils. On a toujours besoin d’un plus petit que soit !

Haut parleur et porte-parole

Si Marie est la porte-parole de Jésus puisqu’elle porte celui qui est la Parole de Dieu, Elisabeth est en quelque sorte le haut-parleur de celui qui en elle joue déjà son rôle de prophète. Entre ces deux femmes se joue une scène infiniment riche que ce qui nous est donné à voir.

Avènement…

C’est par l’autre que le Christ nait en moi.
C’est grâce à Elisabeth que Marie réalise la grandeur de Celui qu’elle porte. Réciproquement, c’est grâce à Marie qu’Elisabeth prend conscience qu’elle aussi a un rôle singulier dans le plan de Dieu, porter le précurseur, celui qui montre le Christ.
C’est grâce à d’autres que le Christ peut naitre en moi, grâce à une amie, grâce à un membre de ma famille.
Dieu se sert de nos relations humaines pour nous faire saisir qui il est. Bien sûr Dieu aurait pu s’en passer, mais il a choisi et il choisit encore aujourd’hui de passer par moi, par toi.
On comprend bien pourquoi ce passage est lu durant le temps de l’Avent, temps qui prépare non seulement la naissance de Jésus dans l’histoire des hommes mais aussi la naissance de Dieu dans nos vies.

Pour actualiser

Dans nos maisons comme dans nos vies, il y a des rencontres rares mais inoubliables qui sont de véritables visitations, plus que des visites, des visitations :
Une visitation c’est un climat paisible, des échanges avec peu de paroles, une grande sérénité, c’est aussi faire l’expérience d’une présence qui ne s’impose pas, qu’un autre révèle. C’est lorsque donner et recevoir vont de pair, c’est lorsque le visiteur est le visité…

Pépite d’Evangile du 12 décembre

Cet évangile sera lu le 12 décembre, le troisième dimanche du temps de l’avent appelé GAUDETE

Evangile de Jésus-Christ selon Saint Luc

Les foules demandaient à Jean : « Que devons-nous donc faire ? » Jean leur répondait : « Celui qui a deux vêtements, qu’il partage avec celui qui n’en a pas ; et celui qui a de quoi manger, qu’il fasse de même ! » 
Des publicains vinrent aussi pour être baptisés ; ils lui dirent : « Maître, que devons-nous faire ? »
Il leur répondit : « N’exigez rien de plus que ce qui vous est fixé. » 
Des soldats lui demandèrent à leur tour : « Et nous, que devons-nous faire ? »
Il leur répondit : « Ne faites violence à personne, n’accusez personne à tort ; et contentez-vous de votre solde. »
Or le peuple était en attente, et tous se demandaient en eux-mêmes si Jean n’était pas le Christ. Jean s’adressa alors à tous : « Moi, je vous baptise avec de l’eau ; mais il vient, celui qui est plus fort que moi. Je ne suis pas digne de dénouer la courroie de ses sandales. Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu. Il tient à la main la pelle à vanner pour nettoyer son aire à battre le blé, et il amassera le grain dans son grenier ;
quant à la paille, il la brûlera au feu qui ne s’éteint pas. »
Par beaucoup d’autres exhortations encore, il annonçait au peuple la Bonne Nouvelle.

Le contexte

Nous lisons aujourd’hui un passage du début de l’Evangile de Luc. Jésus n’a pas encore commencé sa vie publique. Nous sommes au bord du Jourdain, lieu où Jean le Baptiste a constitué une communauté originale composée de personnes interdites de Temple à cause de leur métier ou de leur état de vie ou encore parce qu’elles portent un handicap. Jean leur propose un baptême de conversion. Vient naturellement la question : Que faire après avoir vécu une expérience spirituelle si forte ?

Que faire ?

Le changement radical de vie n’est pas une fuite hors du monde. Jean renvoie à la réalité ordinaire du partage et de la solidarité. Au fond, Jean déploie une éthique du partage qui nous concerne tous.

 

Les collecteurs de taxes et les soldats

Ces personnes sont détestées de la société religieuse car ils se sont enrichis en collaborant avec l’occupant romain. On connaît l’un d’eux Zachée. Ils viennent pourtant eux aussi recevoir le baptême. On imagine sans mal la réaction des autres, les regards soupçonneux… Jean les accueille et prend leur question au sérieux. Il les appelle à être honnêtes. Il n’y a pas de métier honteux. Le collecteur d’impôts comme le soldat peut vivre de son activité à condition que ce soit sous le regard de Dieu.

La morale naturelle

Les principes de vie prêchés par le Baptiste sont les préceptes de la morale naturelle (elle est celle du bon sens, celle qui oriente l’être humain vers son vrai bonheur). Cela reprend la règle d’or que reprendra Jésus : Tout ce que vous voulez que les gens fassent pour vous, vous aussi, faites-le pour les autres ».

Jean le Baptiste annonce celui qui vient : Le Messie.
Le peuple était dans l’attente. Comme Syméon attendait la consolation d’Israël dans le temple de Jérusalem, comme Anne aussi. Lorsque les humains sont dans l’attente, ils ont le regard éveillé, le cœur disponible et naturellement se pose la question : Jean s’annonce-t-il lui-même ?
Serait-ce lui le Messie tant attendu ?

Jean montre ici sa lucidité. Il dit clairement à ses interlocuteurs qu’il n’est pas le Christ. Il est celui qui annonce un autre, plus puissant que lui. Jean se présente comme un véritable prophète faisant preuve de discernement et d’une grande humilité.

Que dit-il de Jésus ?

La particularité de Jésus est qu’il baptisera dans l’Esprit Saint et le feu. L’Esprit évoque une relation directe avec Dieu et le feu est un symbole de jugement ou de purification. Enfin, le Christ est présenté ici comme un vanneur qui jette en l’air le blé battu en se servant d’une pelle. Cette image évoque deux réalités :
– La séparation des justes et des injustes, c’est ainsi que le comprend Jean.
– La séparation entre le juste et l’injuste qui se partagent notre vie. Ainsi, le jugement devient la purification pour ne laisser subsister que le meilleur de nous-mêmes. Ainsi, le grenier est une image du Royaume qui ne recueillera que le meilleur de notre vie.

Pour actualiser…

Jean est la figure du disciple, de l’ami, du prophète qui sait rester à sa place et qui donne le goût à une connaissance profonde du Christ. Un beau programme pour chacun d’entre nous.

Le mot du mois :

Gaudete

Gaudete signifie la joie. Il s’agit durant cette célébration de se réjouir dans le Seigneur. Cela nous rappelle la joie de l’Église dans l’attente de l’avènement du Christ.

Pépite d’Evangile du 5 décembre

Après avoir médité sur la venue du Christ à la fin des temps, l’Evangile de ce dimanche évoque celui qui a préparé la prédication de Jésus : Jean, le baptiste.

Evangile de Jésus-Christ selon Saint Luc
C’était la quinzième année du règne de l’empereur Tibère. Ponce Pilate était gouverneur de Judée, Hérode était responsable de la province de Galilée, son frère Philippe de la province d’Iturée et de Trachonitide, et Lysias avait en charge l’Abilène.  Anne et Caïphe étaient grands prêtres cette année-là, lorsque la parole de Dieu fut adressée à Jean fils de Zacharie dans le désert.
Jean commença à parcourir toute la région du Jourdain, prêchant baptême et conversion en vue d’obtenir le pardon des péchés.
C’était écrit déjà dans le livre du prophète Isaïe :
“Écoutez ce cri dans le désert : Préparez le chemin du Seigneur, aplanissez le sol devant lui.
Comblez tous les ravins, aplanissez bosses et collines. Les chemins tortueux seront redressés et les chemins malaisés, aménagés. Tout homme, alors, verra le salut de Dieu.”

Le contexte

Une des figures bibliques qui évoque le plus le temps l’Avent est Jean-Baptiste. Reprenant Isaïe, un prophète de l’Ancien Testament, il (nous) dit :« Préparez le chemin du Seigneur». N’est-ce pas le sens de ce temps de préparation à Noël qu’est l’Avent ?

Une introduction magistrale

Nous n’avons pas l’habitude de lire dans l’Evangile tant de noms de personnes et de lieux : Tibère, Ponce Pilate, Hérode, Philippe… d’une part, la Judée, la Galilée, l’Abilène d’autre part. Pourquoi cela ? Luc veut que nous comprenions à travers ces détails qui nous semblent anecdotiques que Jean-Baptiste et Jésus ne tombent pas du ciel. Ils sont bien membres d’un peuple, d’un empire, d’une histoire bien précise et quiconque doit pouvoir vérifier tout cela. L’histoire du salut n’est pas indépendante de l’histoire des hommes. Dieu s’est incarné dans une histoire au sein d’un peuple.
 

Jean-Baptiste, homme du désert 

Zacharie est prêtre, il est un acteur du culte juif et par conséquent son fils aurait dû faire comme lui.

Pourtant, Luc précise que Jean le Baptiste reçoit de Dieu une parole dans le désert. Il  y prêche pour les nombreuses personnes qui ne peuvent pas se rendre au Temple de Jérusalem soit parce qu’ils pensent être de mauvais croyants, soit parce que leur état de vie leur empêche d’y aller.

Son discours

Comme pour tout prophète, Jean-Baptiste relaie les paroles de Dieu. Elles sont un appel à la conversion, à une entreprise de terrassement intérieur afin que notre cœur soit prêt à accueillir le salut de Dieu, accompli dans la venue du Christ sur terre. Il ne s’agit pas de rajouter des choses dans notre vie pour être prêt mais d’aplanir, d’adoucir, de combler, de redresser. Autant de verbes qui disent l’action de l’Esprit en nous si nous voulons bien y collaborer.

 

Tout homme ?

Etonnant ce mot « tout ». On aurait s’attendre à une phrase du type « tout croyant ou tout bon juif verra le salut de Dieu». De même à la messe, ne dit-on «Heureux les invités au repas du Seigneur», pas seulement ceux qui sont présents mais tout homme. Comment comprendre cela ?

Le salut de Dieu sera visible par tout homme soit directement soit comme par ricochets, grâce au témoignage de croyants qui donneront à voir le « salut de Dieu » par leurs actes et leurs paroles.

Notre mission de chrétien qui n’est autre que celle du Christ prend une dimension nouvelle lorsque nous comprenons cela et que nous essayons de le mettre en pratique.

Le mot du mois :

Hérode

L’Evangile en connaît deux : Hérode le Grand mort un peu après la naissance de Jésus, roi de Judée durant quarante ans, grand bâtisseur (Césarée une ville portuaire au sud d’Haïfa, le Temple de Jérusalem…) mais tristement célèbre pour sa cruauté. Il ne faut pas le confondre avec Hérode Antipas, un de ses fils, tétrarquede Galilée c’est à dire roi d’une partie de la Palestine qui a fait tuer Jean-Baptiste.

Pépite d’Evangile du 21 novembre

Nous achevons notre année liturgique par la grande fête du Christ-Roi de l’univers…

Évangile de Jésus-Christ selon Saint Marc (Mc 11, 9b-10a)

En ce temps-là, Pilate appela Jésus et lui dit : « Es-tu le roi des Juifs ? »
Jésus lui demanda : « Dis-tu cela de toi-même, ou bien d’autres te l’ont dit à mon sujet ? »


Pilate répondit : « Est-ce que je suis juif, moi ? Ta nation et les grands prêtres t’ont livré à moi :
qu’as-tu donc fait ? »

Jésus déclara : « Ma royauté n’est pas de ce monde ;
si ma royauté était de ce monde, j’aurais des gardes qui se seraient battus pour que je ne sois pas livré aux Juifs.
En fait, ma royauté n’est pas d’ici. »

Pilate lui dit : « Alors, tu es roi ? »
Jésus répondit : « C’est toi-même qui dis que je suis roi. Moi, je suis né, je suis venu dans le monde pour ceci :
rendre témoignage à la vérité. Quiconque appartient à la vérité écoute ma voix. »

Le contexte

Notre passage se situe au cœur du récit de la Passion du Christ dans l’Évangile de Saint Jean. Jésus a été déjà entendu par les autorités religieuses. Il est à présent confronté aux responsables romains qui sont les seuls à pouvoir condamner une personne à mort. Nous assistons ici à un extrait du dialogue entre Jésus et Pilate, le gouverneur romain.

L’accusateur accuse

Remarquons que cet entretien n’a rien d’un interrogatoire mais il s’agit plutôt d’une conversation.
Le ton est presque paisible, pas de violence ou d’agressivité dans les propos. Le contenu de l’accusation des grands prêtres est relayé par la question de Pilate : “Tu es le roi des Juifs” ? C’est d’ailleurs le seul motif de condamnation que les responsables juifs portent à l’encontre de Jésus. On peut noter que Jésus ne répond pas à la question et  laisse entendre clairement que Pilate joue le rôle d’un perroquet : Il répète ni plus, ni moins la question posée par les accusateurs juifs de Jésus. Une certaine ironie se dégage de cette scène : L’accusateur Pilate devient accusé, soupçonné d’un manque d’objectivité par Jésus.

Deux royautés qui s’affrontent

Avec les mêmes mots “roi” et “royauté”, Pilate et Jésus ne parlent pas de la même chose. Au fond, les grands-prêtres et Pilate font une confusion entre la dignité messianique telle que peut la revendiquer Jésus et une revendication politique que pourrait craindre légitimement le détenteur du pouvoir romain en Palestine. Jésus insiste sur la nature de sa royauté : elle n’est pas “de ce monde”. En effet, si elle l’était, il aurait à sa disposition une armée avec des soldats qui auraient combattu pour lui. Jésus n’est pas Fidel Castro. Sa non-violence assumée et sa faiblesse face aux pouvoirs de ce monde sont des marqueurs de sa manière d’être roi. Si cette royauté s’exerce dans ce monde, elle n’est pas de ce monde.

La royauté de Jésus

Pilate réitère sa question: “Donc tu es roi ?”, il montre ici qu’il n’a toujours pas compris le propos de Jésus. C’est pourquoi celui qui se sait déjà condamné va changer de registre. Que dit-il ?
Sa mission, la raison de sa naissance est de rendre témoignage à la vérité. Sa naissance n’est pas une naissance seulement humaine. Jésus est venu sur cette terre pour nous faire saisir qui est Dieu, quel est son projet pour l’humanité ! Sa manière d’être roi, sa manière de nous servir est de nous convaincre de l’amour que le Père nous porte. En définitive, Jésus n’a pas de sujets comme les rois de ce monde en ont, mais des disciples qui écoutent sa voix.

Pour actualiser

Nous pouvons être sensibles à la royauté à la manière de Louis XIV, à son château de Versailles, ses princes et ses princesses. Cela peut faire rêver. La royauté de Jésus est d’un autre ordre. Elle nous invite non pas à la soumission à une loi comme dans n’importe quel royaume mais à l’écoute de la voix du Christ. L’enjeu pour chacun de nous est donc bien dans l’écoute de notre « Roi intérieur ».

Le mot du jour :

Roi

La fête du Christ-Roi veut convertir nos cœurs et nos représentations pour que nous comprenions que la puissance véritable réside mystérieusement dans l’abaissement et le don de soi. Son règne est celui de la justice et de l’amour. Précédent l’entrée dans le temps de l’Avent et marquant la fin d’une année liturgique, cette fête nous invite ainsi à célébrer le Christ qui domine l’histoire depuis son commencement jusqu’à son achèvement en Dieu.

Pépite d’Evangile du 14 novembre

Nous prierons pour nos défunts et nous lirons un évangile pour le moins bizarre…

Évangile de Jésus-Christ selon Saint Marc

En ces jours-là, après une pareille détresse, le soleil s’obscurcira et la lune ne donnera plus sa clarté ; les étoiles tomberont du ciel, et les puissances célestes seront ébranlées.
Alors on verra le Fils de l’homme venir dans les nuées avec grande puissance et avec gloire.
Il enverra les anges pour rassembler les élus des quatre coins du monde, depuis l’extrémité de la terre jusqu’à l’extrémité du ciel. 

Laissez-vous instruire par la comparaison du figuier : dès que ses branches deviennent tendres et que sortent les feuilles, vous savez que l’été est proche.
De même, vous aussi, lorsque vous verrez arriver cela, sachez que le Fils de l’homme est proche, à votre porte.
Amen, je vous le dis : cette génération ne passera pas avant que tout cela n’arrive.
Le ciel et la terre passeront, mes paroles ne passeront pas.  Quant à ce jour et à cette heure-là, nul ne les connaît, pas même les anges dans le ciel, pas même le Fils, mais seulement le Père.

Le contexte

Avant dachever son Evangile en racontant  la Passion et la résurrection de Jésus, Marc nous propose un récit étonnant sur la thématique de la venue du Fils de l’Homme. De quoi s’agit-il ?

Apocalypse now ?

L’obscurcissement du soleil et de la lune ainsi que la chute des étoiles sont des signes apocalyptiques. Pris au sens littéral, ils évoquent la fin du monde mais ce texte peut s’interpréter autrement en se souvenant que le soleil et la lune peuvent être des idoles devant lesquelles on s’incline. Ainsi, l’obscurcissement de ces astres signifie la fin de l’idolâtrie. Ainsi, est suggérée non pas la fin du monde mais l’émergence d’un monde nouveau.

La venue du Fils de l’Homme

Cette venue du Fils de l’Homme ne se fera pas en catimini puisqu’elle sera accompagnée de puissance et de gloire. Remarquons que le Nouveau Testament ne parle pas du retour du Christ mais de sa venue. Parler de retour laisserait penser que le Christ est parti. Or, le Christ est vivant par son Esprit. Il est là même s’il est invisible à nos yeux de chair. Bref, le Seigneur est venu, il vient et il reviendra à la fin des temps.

Rassembler les élus

Cela évoque la réconciliation finale après la grande persécution. Il faut avoir en tête que la communauté à laquelle Marc  appartient écrit depuis Rome à la fin des années 60 et que la communauté chrétienne est en proie aux persécutions.

La parabole du figuier

Le figuier annnonce la fin de l’hiver et la venue du printemps. Ainsi, l’image suggère qu’après le temps de la persécution, le temps de l’épreuve vient le temps  des beaux jours, de la renaissance.

Mes paroles ne passeront pas

De fait, l’Evangile a parlé aux humains de toutes les époques et de toutes les cultures depuis 2000 ans. La Parole est éternelle. Pour chaque génération, elle ne passera pas avant que tout ne soit accompli.

Pour actualiser

La fin des temps ne peut pas être fixé par avance sur notre calendrier. La fin des temps, cest le Christ crucifié qui dans la puissance de sa résurrection vient tout rassembler. St Jean-Paul II disait : « Tout ce qui arrivera, jusqu’à la fin du monde, ne sera qu’une expansion et une explicitation de ce qui est arrivé le jour où le corps martyrisé du Crucifié est ressuscité par la puissance de l’Esprit Saint ».
La fin des temps, c’est donc une Bonne Nouvelle
 ! Difficile à imaginer, ce sera la résurrection générale de tout le cosmos et de chacun d’entre nous.

Et le message concret dans ce passage ?

Cest qu’à travers les vicissitudes de lHistoire, au terme, il y a la Rencontre avec le  Ressuscité pour rentrer dans son Règne.
La règle pour y entrer, le croire tout simplement.
Le rôle des croyants consiste à être porteurs
aujourd’hui de cette espérance dans leur quotidien.

Le mot du jour :

Apocalypse

Ce mot vient du grec « apocalypsis » et signifie « révélation ». Ce genre littéraire apparaît en contexte de crise, surtout au 2ème siècle avant Jésus-Christ. Il donne naissance à des textes dans l’Ancien Testament et le Nouveau. Ces écrits veulent soutenir la foi et l’espérance des croyants qui passent par l’épreuve de la persécution sous diverses formes. Mais la littérature apocalyptique insiste sur le fait que, si le serviteur n’est pas au-dessus de son maître, il n’est pas au-dessous non plus ! Ainsi, les croyants de l’Apocalypse actualisent dans leur propre destin celui du Christ.

Pépite d’Evangile du 7 novembre

« Cette pauvre veuve a mis plus que tous les autres » (Mc 12, 41-44)

Évangile de Jésus-Christ selon Saint Marc

Jésus s’était assis dans le Temple en face de la salle du trésor, et regardait comment la foule y mettait de l’argent.
Beaucoup de riches y mettaient de grosses sommes.
Une pauvre veuve s’avança et mit deux petites pièces de monnaie.
Jésus appela ses disciples et leur déclara :
« Amen, je vous le dis : cette pauvre veuve a mis dans le Trésor plus que tous les autres. Car tous, ils ont pris sur leur superflu, mais elle, elle a pris sur son indigence : elle a mis tout ce qu’elle possédait, tout ce qu’elle avait pour vivre. »

Pépite d’Evangile du 24 octobre

Nous entendrons cet Évangile le 24 octobre, journée de la mission universelle de l’Église.

Évangile de Jésus-Christ selon Saint Marc

Jésus et ses disciples arrivent à Jéricho. Puis, comme il sort de la ville avec ses disciples et bon nombre de gens, un mendiant est là assis au bord du chemin ; c’est Bartimée, le fils de Timée, et il est aveugle.

Quand il apprend que c’est Jésus de Nazareth, il se met à crier : “Jésus, fils de David, aie pitié de moi !”  Beaucoup le sermonnent pour le faire taire, mais il crie encore plus fort : “Fils de David, aie pitié de moi !”
Jésus s’arrête et dit : “Appelez-le.” On appelle l’aveugle et on lui dit :
“Courage, lève-toi, il t’appelle.”  L’aveugle laisse son manteau, et d’un bond il est près de Jésus.

Jésus lui dit : “Que veux-tu que je fasse pour toi ?” L’aveugle répond : “Rabbouni, que je voie !”
Alors Jésus lui dit : “Va ! ta foi t’a sauvé !” À l’instant même cet homme voit ;
et il se met à suivre Jésus sur le chemin.

La foule

Bartimée dérange la visite bien préparée par quelques disciples dans la ville de Jéricho (voir mot du mois). Cette foule agglutinée autour de Jésus a un rôle qui évolue puisque dans un premier temps, elle empêche Bartimée de rencontrer Jésus et de lui parler puis à la demande du maître, cette foule fait venir Bartimée à Jésus. Cela renvoie au rôle de l’Église dont une des missions est de se faire l’écho des misères des plus petits et d’être au plus près de ces blessés de la vie. Parfois, hélas, l’église peut être un obstacle et commettre de regrettables contre-témoignages. Le plus souvent, elle est la porte-parole des laissés-pour-compte comme avec Bartimée.

Confiance, lève-toi, il t’appelle !

Trois actions correspondent aux trois paroles :

« Confiance » et il se débarrasse de ses sécurités, de ses seules richesses. Il lâche alors son manteau. Ce geste ne paraissait pas nécessaire. On peut l’interpréter comme un désir de se dépouiller pour aller au plus vite vers Jésus.

« Lève-toi », ce verbe qui renvoie à la résurrection. Bartimée fait bien davantage que de se mettre debout, il bondit. Cela lui permettra d’être à la même hauteur que Jésus. Voici Bartimée relevé !

« Il t’appelle ». Bartimée répond à un appel de Jésus. Cet appel est indirect puisqu’il est effectué par un des disciples. Une fois encore est signifiée la mission de l’Eglise, mettre en contact le Christ avec les plus petits, ceux qui sont ou se croient éloignés de Dieu.

Que veux-tu que je fasse pour toi ?

Bartimée est aveugle et mendiant. De plus, il est assis, au bord du chemin. Il est le prototype de celui qui semble avoir été oublié par Dieu.

Que va-t-il demander ? Quel est son profond désir ?

De l’argent, la vue ? Un chien d’aveugle ?

Sa réponse est claire : Il veut voir. Marc joue avec ce verbe qui peut avoir deux sens. S’agit-il d’être soigné de son aveuglement physique ou de sa cécité spirituelle ? Le texte ne le dit pas.

Va ! Ta foi t’a sauvé !”

La foi a sauvé Bartimée, elle ne l’a pas seulement guéri. Bartimée est guéri corps et âme à la mesure de sa foi simple et profonde. Jésus ajoute le « va » et non « viens ». Il met l’aveugle dans une situation dynamique. Le terme « sauver » montre qu’il a fait un chemin de disciple. Remarquons que Bartimée suit « Jésus sur le chemin », manière de dire que sa mission de disciple est d’emprunter le même itinéraire que son maitre, chemin d’humiliation qui le mènera jusqu’à la croix.

Qu’est devenu Bartimée ? On ne le sait pas mais il n’est pas interdit de penser qu’il a fait partie des premiers membres de la communauté chrétienne après l’événement pascal.

Bartimée

Le personnage de Bartimée synthétise les traits du disciple modèle à l’inverse du jeune homme riche que Marc présente au début du chapitre. C’est la seule personne guérie par Jésus qui devient son disciple. La guérison n’est pas décrite en tant que telle. C’est sa transformation intérieure qui devient centrale. La réaction de Bartimée après sa guérison est notable. Il conforme ses gestes à la volonté du Christ.

Le mot du jour :

Jericho

Cette ville au bord de la mer Morte est à 400m au-dessous du niveau de la mer. C’est la ville la plus basse du monde. L’ambiance y est insurrectionnelle. Jéricho abrite le palais du roi Hérode.

Pépite d’Evangile du 17 octobre

« Des pauvres, vous en aurez toujours avec vous, mais moi, vous ne m’aurez pas toujours» (Jn, 12,1-11)

Évangile de Jésus-Christ selon Saint Jean

Six jours avant la Pâque, Jésus vint à Béthanie où habitait Lazare, qu’il avait réveillé d’entre les morts.
On donna un repas en l’honneur de Jésus. Marthe faisait le service, Lazare était parmi les convives avec Jésus.
Or, Marie avait pris une livre d’un parfum très pur et de très grande valeur ; elle versa le parfum sur les pieds de Jésus, qu’elle essuya avec ses cheveux ; la maison fut remplie de l’odeur du parfum.
Judas Iscariote, l’un de ses disciples, celui qui allait le livrer, dit alors :
 « Pourquoi n’a-t-on pas vendu ce parfum pour trois cents pièces d’argent, que l’on aurait données à des pauvres ? »
Il parla ainsi, non par souci des pauvres, mais parce que c’était un voleur : comme il tenait la bourse commune, il prenait ce que l’on y mettait.
 Jésus lui dit : « Laisse-la observer cet usage en vue du jour de mon ensevelissement !
Des pauvres, vous en aurez toujours avec vous, mais moi, vous ne m’aurez pas toujours.»
Or, une grande foule de Juifs apprit que Jésus était là, et ils arrivèrent, non seulement à cause de Jésus, mais aussi pour voir ce Lazare qu’il avait réveillé d’entre les morts.
Les grands prêtres décidèrent alors de tuer aussi Lazare, parce que beaucoup de Juifs, à cause de lui, s’en allaient, et croyaient en Jésus.

Pépite d’Evangile du 10 octobre

« Vends ce que tu as et suis-moi» (Mc 10, 17-30)

Évangile de Jésus-Christ selon Saint Marc

Comme Jésus se mettait en route, un homme courut au-devant de lui ; il tomba à genoux devant lui et l’interrogea : “ Bon maître, que dois-je faire pour hériter de la vie éternelle ?”
Jésus lui répondit : “Pourquoi m’appelles-tu : « bon » ? Dieu seul est bon, nul autre que lui. Tu connais les commandements : Ne tue pas, ne commets pas l’adultère, ne vole pas, ne porte pas de faux témoignage, ne prends rien à autrui, respecte ton père et ta mère…
L’autre déclara : “Maître, tout cela, je l’ai observé depuis ma jeunesse.”
Alors Jésus le fixa du regard et l’aima ; il lui dit : “Une seule chose te manque. Va, vends ce que tu as et donne-le aux pauvres, tu auras ainsi un trésor dans le ciel ; puis reviens et suis-moi.”
L’homme fut très heurté par cette parole car il avait de grands biens ; il s’éloigna fort triste.

 

Un récit de vocation

Au début de leur rencontre, Jésus pose son regard sur lui et il l’aime. Cet homme a croisé le regard de Dieu, un regard à la fois plein de prévenance, d’amour mais aussi engageant.
Par ce regard et son appel à le suivre, Jésus le choisit comme disciple comme il l’avait fait avec Pierre, André, Jacques et Jean au début de l’évangile. Et encore aujourd’hui, Jésus nous sollicite personnellement et nous appelle à sortir de notre routine pour l’aventure du don total.

Saut décisif

Malheureusement, cela semble trop dur pour lui.
Il renonce à cet appel. Il s’en va tout triste. Cet homme pourtant généreux et vraiment pieux ne parviendra pas à faire le saut décisif qui consiste à tout quitter pour suivre Jésus. Pourquoi donc ?
Qu’est ce qui a donc coincé ?

Renoncement et bénédiction

Dans la mentalité de l’époque, bénédiction rime avec richesse. Être béni, c’est vivre bien. Être béni, c’est concret. Cette demande de Jésus le déroute et nous avec lui.

Comment accepter de tout quitter alors que tout ce qu’il possède est justement le signe de son lien privilégié avec Dieu ? Il y a certainement aussi des raisons bien humaines qui ont conduit à son refus. Difficile de lâcher ce qui nous appartient, de ne plus profiter de son confort.

Détachement et relation à Dieu

Et pourtant… Les disciples dont nous sommes, sont appelés à la pauvreté, au détachement le plus radical pour être le signe de cet absolu du Royaume. C’était un chamboulement dans la manière de concevoir la relation entre le croyant et Dieu. Cette demande surprenante de Jésus met en lumière les ambiguïtés de cet homme qui sont aussi les nôtres :
Au fond, ce riche, qui aime-t-il ?  Pourquoi pratique-t-il les commandements ? Pour se forger un être idéal devant Dieu ou pour répondre humblement à la fidélité de Dieu.

Allége-toi !

Si l’homme riche a renoncé semble-t-il à l’appel du Christ, d’autres y répondent avec joie aujourd’hui et depuis le début de l’Eglise.
Ce sont les religieuses, les religieux, plus largement tous les consacrés. Les messieurs de l’œuvre sont de ceux-là. Le témoignage de ces vies données doivent nous stimuler à vivre autrement le quotidien :
Tu veux suivre Jésus, allège-toi de tes richesses, de ton attachement excessif aux choses matérielles, à tes certitudes aussi… Qui que tu sois, où que tu en sois, le Christ t’appelle, et te dit : Viens et suis-moi !

Le mot du jour :

La suivance ou la disciplitude

Bien sûr, ces deux mots n’existent pas et pourtant ce qu’ils suggèrent est une notion si essentielle…

Suivre le Christ consiste à choisir de suivre la voie qu’il a tracée et qu’il nous propose à travers l’Evangile.
Suivre le Christ, c’est tout d’abord renoncer à ce qui nous détourne de lui. C’est accepter de bon cœur de vivre au quotidien ce paradoxe évangélique : Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir.
C’est par conséquent faire en sorte avec sa grâce d’être à ses côtés par la prière et le soin porté aux autres.

Pépite d’Evangile du 3 octobre

« Ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas ! » (Mc 10, 2-12)

Évangile de Jésus-Christ selon Saint Marc
À ce moment se présentèrent des Pharisiens, et ils lui posèrent cette question pour le mettre à l’épreuve :
“Un mari est-il autorisé à renvoyer sa femme ?”
Et lui leur demande : “Qu’est-ce que Moïse vous a commandé ?”
Ils répondent : “Moïse a permis d’écrire un acte de divorce et de renvoyer la femme.”

Jésus leur dit : “Il a écrit là une loi adaptée à votre cœur endurci. Mais Dieu, au commencement du monde, les fit homme et femme.
Pour cette raison, l’homme quittera son père et sa mère et les deux seront une seule chair.
Ils ne sont plus deux, mais une seule chair. Que l’homme ne sépare pas ce que Dieu a uni.”
De retour à la maison, les disciples l’interrogent de nouveau à ce sujet et il leur déclare : “Celui qui renvoie sa femme et en épouse une autre, commet l’adultère à son égard ; et si une femme renvoie son mari et en épouse un autre, elle aussi commet l’adultère.”

 

Le contexte

Dans le chapitre 10 duquel est tiré cet extrait d’Evangile, Jésus au cours de son périple en direction de Jérusalem parle de questions capitales pour la vie de sa communauté. Grâce à une question perfide d’un pharisien, Jésus nous livre en peu de mots sa vision du mariage. Remarquons qu’il parle du mariage sans prononcer le mot.

Parité ?

Cette controverse peut nous choquer aujourd’hui par son caractère unilatéral. Si effectivement, il est question ici d’un homme qui répudie sa femme, rien ne nous empêche d’imaginer la situation inverse d’une femme qui pourrait faire la même demande vis-à-vis de son mari. D’ailleurs à la fin du texte, ce qui est valable pour l’homme l’est tout autant pour la femme.

Que vous a commandé Moïse ?

Cette question de Jésus lève déjà le débat d’un cran. Il ne répond pas en utilisant une solution simpliste du type « c’est permis » ou « c’est pas permis » mais il interroge l’intention de Moïse qui voulait par cette lettre de répudiation éviter les excès de la part des maris. Ainsi, Jésus ne se met pas contre la loi mais il explique l’intention du législateur. Cela peut nous aider à mieux discerner lorsqu’une question morale se pose à nous particulièrement dans le domaine de la sexualité.

Rupture et accomplissement

Jésus reprenant le livre de la Genèse dit : « l’homme quittera son père et sa mère et les deux seront une seule chair ». Le mariage parachève le passage entre une rupture, une séparation (de son père, de sa mère) à un accomplissement, à une alliance féconde (avec son conjoint). De même que l’homme doit mourir à la vie terrestre pour une vie en abondance dans le cœur de Dieu, ceux qui se marient sont appelés à un double mouvement de rupture et de communion.

L’Eglise des débuts se sentait menacée par l’hostilité du monde et par la persécution. Jésus, lui, dit qu’elle est surtout menacée par le manque d’amour fraternel. Que les difficultés vis à vis de ceux qui ne confessent notre foi ne doivent pas nous faire pas perdre de vue le péché qui est au-dedans de nous, au-dedans de l’Eglise.

On peut aussi entendre dans ces sérieux avertissements adressés par Jésus comme un appel à ce que nos mains, nos pieds ou nos yeux ne soient pas des obstacles à notre fidélité à l’Evangile. Est-ce que nous laissons dicter tous nos gestes, nos paroles, nos pensées par l’espérance du monde à venir ?

Que l’homme ne sépare pas…

Pour les juifs, la prière de bénédiction des époux est considérée comme le cœur du mariage alors que pour les chrétiens, c’est l’échange des consentements qui « fait » le sacrement. On comprend alors la remarque de Jésus : « Que l’homme ne sépare pas ce que Dieu a uni ». L’indissolubilité du mariage dit l’importance et le caractère unique de cet engagement. Le mariage aux dires de Jésus est une réalité naturelle puisqu’elle est inscrite dans la différence sexuelle. Ce ne doit pas être une habitude sociale que l’on fait pour être comme tout le monde. D’ailleurs, le mariage est une vocation tout aussi belle que la vocation religieuse.

Pour actualiser…

Difficile de parler du mariage, tant sont nombreuses les situations douloureuses à ce sujet. En même temps, ces paroles exigeantes du Christ à propos du mariage sont engageantes. Elles nous appellent à offrir à l’autre ce que nous ne pouvons pas nous donner tout seul.
Dans le mariage, chacun a à apprendre de l’autre une manière d’être humain qui ne lui est pas naturelle. Aimer une seule personne d’un amour absolu toute sa vie peut paraitre hors de portée mais n’oublions pas que Dieu est avec nous. Si le mariage est en question dans nos sociétés, il est vraiment l’expression de l’amour « jusqu’au bout » auquel nous aspirons tous.

Le mot du jour : MARIAGE

Le mariage est l’un des sept sacrements. Il implique entre un homme et une femme, une communion de corps et d’âme. Les deux aspects sont nécessaires. D’ailleurs, le mariage après la célébration religieuse n’est-il pas scellé lorsque que les deux mariés se sont donnés l’un à l’autre.
Autrement dit, le mariage se réalise dans le oui échangé mais aussi dans le don des corps.
Jadis chez nous (et encore aujourd’hui dans d’autres cultures) où il était un contrat entre deux familles, le mariage chrétien est l’acte par lequel un homme et une femme consentent à se donner l’un à l’autre.
Ce consentement mutuel quoique fragile et exigeant ne souffre d’aucune condition. C’est ce qui fait sa grandeur !

Pépite d’Evangile du 26 septembre

« Celui qui n’est pas contre nous est pour nous.» (Mc 9, 38-43)

L’Évangile de ce mois est celui le 26ème dimanche du temps ordinaire.
Le samedi soir, notre archevêque viendra installer l’équipe de prêtres nommée pour la paroisse et la cathédrale.

Évangile de Jésus-Christ selon Saint Marc
“Maître, nous avons vu quelqu’un qui se servait de ton nom pour chasser les démons, et nous l’avons empêché car il n’est pas disciple avec nous.” Jésus lui répond : “Ne l’empêchez pas ! Car personne ne peut faire un miracle en mon nom et aussitôt après parler mal de moi. Celui qui n’est pas contre nous est pour nous.  Celui qui vous donne un verre d’eau parce que vous êtes disciples du Christ, je vous dis qu’il ne perdra pas sa récompense.”

 Si ton œil te fait pécher, arrache-le.

 “Si quelqu’un devait faire chuter l’un de ces petits qui croient, mieux vaudrait pour lui qu’on lui attache au cou une meule de moulin et qu’on le jette dans la mer.

Si ta main doit te faire chuter, coupe-la ! Mieux vaut pour toi entrer dans la vie avec une seule main, que t’en aller avec tes deux mains à la géhenne, au feu qui ne s’éteint pas.

 Et si ton pied doit te faire chuter, coupe-le ! Mieux vaut pour toi entrer dans la vie avec un seul pied, qu’être jeté avec tes deux pieds dans la géhenne. Si ton œil doit te faire chuter, jette-le loin de toi ! Mieux vaut pour toi entrer dans le Royaume de Dieu avec un seul œil que d’en avoir deux et d’être jeté dans la géhenne, où le ver ne meurt pas et où le feu ne s’éteint pas.

 

Le contexte

Au cœur de l’Evangile selon St Marc, cet extrait clôt un dialogue avec ses disciples. Il fait suite à la deuxième annonce de sa Passion et sa Résurrection.

Qui n‘est pas contre nous est pour nous

Les disciples imaginent être les seuls à pouvoir parler de leur maitre. Or, annoncer Jésus même de façon maladroite est toujours un bien. L’expérience missionnaire est le lieu par lequel nous allons apprendre à le connaitre, à l’aimer. Au fond, tant que je ne contredis pas le credo, même si je n’ai pas les mots bien justes, je ne dois pas avoir de scrupules pour annoncer l’Evangile. Le but de l’Eglise n’est pas d’empêcher les autres mais de proclamer et vivre le royaume. Suis-je capable de me réjouir de ceux qui sont différents de moi, qui confessent leur foi avec d’autres mots, avec un autre style ? Cette attitude d’ouverture différencie l’Eglise d’une secte.

Qui donnera un verre d’eau…

On trouve à l’extérieur de l’Eglise des personnes qui font preuve de compassion. C’est bien évident. Même s’ils ne sont pas disciples, ils recevront leur récompense. Ce verset fait l’écho à la parabole du jugement dernier dans l’évangile de Matthieu : J’ai eu soif et vous m’avez donné à boire.

Arrache-le !

Si nous devions prendre ces paroles du Christ au pied de la lettre, il y aurait beaucoup de borgnes, de manchots parmi nous, en commençant par soi-même. Ces paroles doivent être entendues par chacun d’entre nous avec gravité mais aussi par nos communautés. Un chrétien, une Eglise se juge à la façon dont elle traite les petits. Il s’agit de ne pas les faire chuter, de ne pas les scandaliser. C’est malheureusement d’actualité…

L’Eglise des débuts se sentait menacée par l’hostilité du monde et par la persécution. Jésus, lui, dit qu’elle est surtout menacée par le manque d’amour fraternel. Que les difficultés vis à vis de ceux qui ne confessent notre foi ne doivent pas nous faire pas perdre de vue le péché qui est au-dedans de nous, au-dedans de l’Eglise.

On peut aussi entendre dans ces sérieux avertissements adressés par Jésus comme un appel à ce que nos mains, nos pieds ou nos yeux ne soient pas des obstacles à notre fidélité à l’Evangile. Est-ce que nous laissons dicter tous nos gestes, nos paroles, nos pensées par l’espérance du monde à venir ?

Pour actualiser

Tout d’abord, cet évangile est un appel à l’humilité : ne pas croire que ceux qui sont « du dehors » sont mauvais.
Comme chrétiens, nous ne sommes pas le centre du monde, seulement et c’est déjà beaucoup un signe et un moyen par lequel Dieu est annoncé.
Surtout, Jésus exige de nous que nous ne soyons pas source de scandale ! Il ne s’agit pas de se couper un œil, une jambe ou une main mais de se couper de certaines situations, certaines images  ou certaines postures. Au travail !

Le mot du jour : GEHENNE

La géhenne est le synonyme des enfers. Ce mot renvoie à une vallée au sud de la ville de Jérusalem, où des Ammonites, une ethnie cananéenne, offraient des enfants en sacrifice au dieu Moloch. On y jetait les détritus qui étaient brûlés et mangés par les vers. Une vie qui fait chuter est une abomination qui relève de la géhenne, elle doit être brulée comme un détritus