2ème dimanche d’Avent

Evangile de Jésus-Christ selon Saint Mathieu
En ces jours-là, Jean le Baptiste fait son apparition et commence à prêcher dans le désert de Juda avec ce message : “Convertissez-vous, car le règne de Dieu est tout proche.” C’était bien Jean que le prophète Isaïe avait en vue quand il disait : Une voix crie dans le désert : Préparez le chemin du Seigneur, aplanissez le sol devant lui. Jean avait un manteau en poils de chameau et un pagne de peau autour des reins ; il se nourrissait de sauterelles et de miel d’abeilles sauvages.
On se mettait en marche vers lui de Jérusalem, de toute la Judée et de la vallée du Jourdain ;
les gens confessaient leurs péchés et se faisaient baptiser dans les eaux du Jourdain.

Jean vit arriver sur les lieux du baptême un certain nombre de Pharisiens et de Sadducéens. Il leur dit :
“Race de vipères, qui vous donnera le moyen d’échapper à la Colère qui vient ?
Convertissez-vous et qu’on en voie le fruit…

 

Le contexte :
Nous sommes au début de l’Evangile de Mathieu. Après l’évocation de la naissance de Jésus et la visite des mages vient l’irruption de la figure de Jean, celui qui baptise. L’évangéliste va droit au but en nous résumant son message : « Convertissez-vous… »
Remarquons déjà que le début de la prédication de Jésus reprendra ce même thème.

Se convertir ? Se repentir ?
Le mot grec utilisé est celui de metanoïa. Ce terme signifie changer son esprit, se repentir pour un mieux. Il s’agit de s’amender de bon cœur avec  une aversion extrême pour ses péchés passés. On se souvient de la remarque de Jésus : Il y a de la joie dans le ciel pour un seul de ces petits qui se repent.
En se convertissant, chaque « repenti » confesse en acte que le Christ n’est pas mort pour rien.
Se convertir est un acte de charité envers le monde, envers soi-même.
C’est se retourner et reprendre le bon chemin pour revenir au Christ.
Il faut que l’homme se retourne pour être rétabli dans la communion avec Dieu. La condition de la vraie rencontre avec Jésus, le Royaume est donc de se convertir.

Une voix crie dans le désert
Jean reprend un passage de l’Ancien Testament, plus exactement un passage du livre d’Isaïe qui annonce le retour d’Exil. Il s’agit pour le Baptiste de faire saisir à son auditoire que Dieu n’a pas oublié son peuple, qu’il va revenir d’une façon surprenante.
Comme chrétiens, nous comprenons qu’il annonce ainsi la venue du Christ, du Sauveur.
Autrement dit, ce Royaume de Dieu promis n’est autre que le Messie tant attendu.
Encore faut-il que nous nous préparions à le recevoir. Quel intérêt aurions-nous à recevoir un Sauveur si nous ne reconnaissons pas avec humilité nos propres péchés ?  Cette préparation intérieure est bien ce que l’Eglise nous appelle à vivre durant ce temps de l’Avent.

Jean, le dernier prophète
Les détails qui nous sont donnés à propos de Jean (son habit, sa nourriture) ont pour but de nous le présenter comme un prophète. C’est un adepte du parler vrai. Chez lui, aucune mondanité, aucun arrangement avec les puissants de ce monde. Jean, le Baptiste nous remue avec de tels propos. Il nous stimule à ne pas reporter à demain notre conversion. Elle doit viser à nous laisser simplifier par le Seigneur, à regarder notre péché en face pour le mettre à distance.

Les eaux du Jourdain
Le Jourdain a un poids historique considérable. Le peuple hébreu est entré en Terre Promise par le Jourdain grâce à Moïse puis Josué. Mathieu insiste sur le parallèle. C’est désormais, Jean-Baptiste qui par ce rite d’eau fait passer les futurs baptisés du désert représentant le péché, la mort vers la terre Promise, le salut, la libération. Passer le Jourdain c’est passer au fond de la mort à la vie. Les nombreux juifs, pharisiens comme sadducéens ont bien conscience de cela. On comprend que Jean-Baptiste ait eu un grand impact en Palestine, plusieurs siècles après sa mort !

Le mot de la semaine : BAPTISTE
Ce courant religieux juif initié par Jean est en rupture avec le Temple de Jérusalem. Les baptistes ont remplacé les sacrifices par des rites quotidiens de purification. Ces rites d’eau ont une valeur religieuse et marquent un désir de pureté. Le bain et le repas remplacent les sacrifices du Temple. Jean, comme fils de prêtre devrait être au temple pour prendre la succession de son père. Mais lui préfère réunir les pauvres de Dieu à l’extérieur au bord du Jourdain. Il regroupe  tous ceux qui n’ont pas droit de rentrer dans le Temple comme les militaires ou les handicapés… Son baptême est un baptême de conversion avec des exigences éthiques.