Evangile de ce dimanche selon St Luc
En ce temps-là, les publicains et les pécheurs venaient tous à Jésus pour l’écouter.
Les pharisiens et les scribes récriminaient contre lui :
« Cet homme fait bon accueil aux pécheurs, et il mange avec eux ! »
Alors Jésus leur dit cette parabole :
« Si l’un de vous a cent brebis et qu’il en perd une, n’abandonne-t-il pas les 99 autres dans le désert pour aller chercher celle qui est perdue, jusqu’à ce qu’il la retrouve ?
Quand il l’a retrouvée, il la prend sur ses épaules, tout joyeux, et, de retour chez lui, il rassemble ses amis et ses voisins pour leur dire : ‘Réjouissez-vous avec moi, car j’ai retrouvé ma brebis, celle qui était perdue !’
Je vous le dis : C’est ainsi qu’il y aura de la joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se convertit, plus que pour 99 justes qui n’ont pas besoin de conversion.
Ou encore, si une femme a dix pièces d’argent et qu’elle en perd une, ne va-t-elle pas allumer une lampe, balayer la maison, et chercher avec soin jusqu’à ce qu’elle la retrouve ?
Quand elle l’a retrouvée, elle rassemble ses amies et ses voisines pour leur dire : ‘Réjouissez-vous avec moi, car j’ai retrouvé la pièce d’argent que j’avais perdue !’
Ainsi je vous le dis : Il y a de la joie devant les anges de Dieu pour un seul pécheur qui se convertit. »
Quelques remarques :
Retrouvée !
La brebis comme la pièce d’argent (l’équivalent d’une journée de salaire) sont retrouvées. Cette bonne nouvelle ne peut être gardée pour soi : la joie éclate. Il y a dans ces paraboles une profusion qu’on retrouve dans les multiplications des pains, dans les guérisons, dans le chant du Magnificat à l’occasion de la Visitation de Marie à sa cousine Élisabeth. Autour de moi se vivent aussi des moments heureux. Avec
Marie, je fais mémoire dans ma prière de ces événements et, à mon tour, je m’en réjouis.
Jésus ne récuse pas les murmures des pharisiens, il ne remet pas en cause la loi, il ne se lance pas dans un
grand débat théologique. Il choisit de passer par deux paraboles, comme une invitation à faire un détour pour changer de regard. Cette attitude de Jésus est un excellent enseignement.
Face à la violence, face au mal, il est souvent nécessaire d’inventer un autre chemin (comme l’humour) que celui de la simple confrontation. Cette attitude peut éclairer ma manière de vivre les conflits quand je les affronte.
Etonnantes ces paraboles !
Laisser 99 brebis et qui plus est dans un désert ; organiser un festin ou ameuter ses voisins pour l’occasion… Relisant ces lignes bien connues, j’en souligne les détails étonnants. Ils nous centrent sur une seule chose : le comportement déterminé du berger et de
la ménagère. Ils prennent les moyens d’aller au bout de ce qu’ils désirent. Et moi quel désir m’habite ?
Quels moyens est-ce que je me donne pour y être fidèle ?
« Je vous le dis »
Par ces mots, Jésus nous ramène à la pointe du récit : cette joie partagée de la bonne nouvelle de la brebis ou de la pièce retrouvée nous fait vivre la joie des anges quand quelqu’un se convertit et tourne radicalement sa vie vers Dieu. Plutôt que de récriminer contre nos contemporains, Jésus Christ nous encourage à nous associer réellement à sa joie. Je me laisse convertir par cette joie divine déjà présente et active sur terre.