Pépite d’Evangile

Evangile de Jésus-Christ selon Saint Luc

L’évangile du mois est celui qui sera proclamé le cinquième dimanche de carême. Ce passage raconte la rencontre entre Jésus et une femme accusée d’adultère.

Jésus était reparti vers le mont des Oliviers. 2 Dès le matin à la première heure il était de nouveau au Temple ; tout le peuple venait à lui, et lui s’asseyait pour les enseigner. C’est alors que les maîtres de la Loi et les Pharisiens lui amènent une femme surprise en adultère. Ils la placent au centre,
puis ils lui demandent : “Maître, cette femme est une adultère et elle a été prise sur le fait.
Dans la Loi, Moïse nous a ordonné de lapider les femmes qui sont dans ce cas, mais toi, qu’est-ce que tu dis ?”

Ils parlaient de cette façon pour le mettre à l’épreuve, car ils cherchaient un motif pour l’accuser. Mais Jésus se pencha et se mit à écrire sur le sol avec son doigt. Comme ils insistaient avec leurs questions, Jésus se redressa et leur dit : “Que celui d’entre vous qui n’a pas de péché lui jette la pierre le premier.”
Et de nouveau il se pencha et se mit à écrire sur le sol.

Après une telle réponse, ils commencèrent à s’en aller l’un après l’autre en commençant par les plus âgés, et Jésus se retrouva seul avec la femme au centre. 


Alors il se redressa et lui dit : “Femme, où sont-ils ? Personne ne t’a condamnée ?”
Elle répondit : “Personne, vous voyez.” Et Jésus lui dit : “Moi non plus, je ne te condamne pas ; va et ne pèche plus.

Le contexte :
La scène se passe « vers » le mont des Oliviers, au lever du soleil. Ces deux petits détails laissent entrevoir qu’un évènement annonçant ou évoquant la résurrection va se produire. A toi donc de lire entre les lignes…

Un enseignant hors du commun…
Jésus enseigne et lorsque des pharisiens amènent la femme adultère pour qu’il discerne ce qu’il convient de faire ou de ne pas faire, Jésus est en position d’enseignant. Pas de tableau noir, pas de craie !
Quelques traits écrits sur le sol… L’enseignement de Jésus sera d’un autre ordre. Il  ne donne pas une réponse juridique bien ficelée mais il renvoie chacun à sa conscience afin que librement chacun se juge lui-même. Quelle belle séquence d’enseignement !

Face à la pécheresse, face au péché…
Quelle délicatesse de la part de Jésus : il ne lève pas les yeux afin de ne pas l’humilier davantage.
Jésus est seul face à la réalité du péché, c’est pourquoi Jean nous précise que Jésus est seul devant la femme. La posture de Jésus est délicate, tout à la fois ami du pécheur et ennemi du péché. L’un et l’autre !

La femme…
Certains peuvent être choqués puisque cette scène d’Evangile ne présente que la femme adultère. Pas de doute, l’infidélité n’est pas une caractéristique féminine. Ceci dit, la femme dans la Bible évoque la figure d’Israël en tant qu’elle est pécheresse et qui recevra le pardon de Dieu à la fin des temps.
Remarque que l’époux ou l’amant comme à Cana d’ailleurs n’est pas mentionné. Au fond, le véritable époux n’est autre que Dieu lui-même.

Le péché n’intéresse aucunement Jésus au sens où il ne pardonne pas explicitement le péché de la femme. Il ne le mentionne même pas. Il ne s’intéresse qu’à son avenir. Jésus ne lui donne pas une série de recommandations, ne l’envoie pas faire une retraite… Il lui laisse la possibilité d’organiser sa propre vie. Il ne lui dit de ne plus commettre d’adultère. Il est au fond plus exigeant puisqu’il lui rappelle l’importance de ne pas pécher du tout : « Va et désormais, ne pèche plus »

Vous avez dit résurrection ?
Le contexte d’espace et de temps te l’a fait pressentir. Cette scène d’Evangile dit quelque chose de la Résurrection. Ce que Jésus nous annonce est pour aujourd’hui : ressusciter, c’est être relevé par Jésus afin que chaque homme soit debout pour combattre le péché ainsi que tout ce qui conduit au mal.

Le mot du jour

Péché

C’est un acte libre, volontaire qui détruit les liens, aboutit à l’isolement et conduit de près ou de loin à la mort.
Notre péché personnel est une adhésion, une participation sous formes d’actes ou d’attitudes concrètes au travail du « diviseur » que l’on appelle aussi le diable ou Satan. Le péché n’est pas lié à nos limites humaines ou à nos défauts. Le péché n’est pas l’erreur ou la tentation. Se reconnaitre pécheur est un acte de liberté par lequel je me reconnais d’une manière ou d’une autre partie prenante dans la sphère infernale des logiques de type violence ou mensonge. Que faire face au péché ? Nous laisser réconcilier avec Dieu. Mais attention, ne regardons pas que l’arbre qui cache la forêt : »Si l’on mettait tous les péchés du monde ensemble, il ne serait qu’une goutte d’eau dans la miséricorde de Dieu » disait Isaac le Syrien, un chrétien du 7ème siècle.