Pépite d’Evangile

Evangile de Jésus-Christ selon Saint Luc
Le premier jour de la semaine, Marie de Magdala vient à la tombe très tôt le matin, quand il fait encore noir, et elle voit que la pierre a été retirée du tombeau. Alors elle part en courant et arrive chez Simon-Pierre et l’autre disciple que Jésus aimait. Et elle leur dit : “Le Seigneur a été enlevé de la tombe et nous ne savons pas où on l’a mis.” Pierre sort aussitôt avec l’autre disciple, et ils vont à la tombe. Ils courent tous les deux, et l’autre disciple, qui court plus vite, arrive avant Pierre à la tombe. Là il se penche et voit les linges tombés à plat, mais il n’entre pas. Pierre arrive alors derrière lui et pénètre dans la tombe ; lui aussi voit les linges posés à plat. Le suaire qui enveloppait la tête n’est pas posé avec les linges, mais à part : il est roulé à un autre endroit. Alors entre l’autre disciple, celui qui est arrivé le premier à la tombe ; il voit et il croit. C’est qu’ils n’avaient pas encore compris l’Écriture : “il fallait” qu’il ressuscite d’entre les morts !

Le contexte
Le vendredi soir, Jésus est mort et mis au tombeau. Le dimanche matin, Marie-Madeleine, une de celles qui a suivi Jésus jusqu’à sa mort en croix retourne au tombeau. Cet Evangile est la première partie du récit. La suite racontera la rencontre de Marie-Madeleine avec celui qu’elle prend pour le gardien mais qui n’est autre que Jésus lui-même.

Le premier jour de la semaine…
Cette indication temporelle rappelle le premier récit de la création, comme si un nouveau monde apparaissait. Marie-Madeleine est en marche alors que le jour n’est pas levé. La lumière ne brille pas encore en elle. C’est compréhensible puisqu’elle part à la rencontre d’un cadavre. De même que la parole divine fait la lumière au commencement du monde, de même, il faudra une parole pour que Marie-Madeleine reconnaisse le Ressuscité. Cette scène évangélique inaugure une nouvelle création.

Pas de preuve…
Pour nous parler de la résurrection de Jésus, Jean insiste sur la pierre qui a été retirée et sur l’absence du corps. Ces indices sont à priori bien minces pour prouver cette résurrection. Autant dire que les éléments matériels ne suffiront pas pour conclure quoique ce soit. Il faudra la foi…

La réaction de Marie-Madeleine…
Marie-Madeleine voit que la pierre a été enlevée, elle ne va pas plus loin dans son observation. Revient alors une question sans cesse évoquée dans les évangiles à propos de Jésus : D’où vient-il ? Où est-il ? Son absence est une énigme que le temps lèvera mais pour elle, il n’est pas question de résurrection, elle en est à un possible enlèvement.


Il vit et il crut…
La foi du disciple repose sur la constatation d’un fait mais il lui manque encore la rencontre du Seigneur pour se déployer et devenir missionnaire. Le tombeau ouvert témoigne d’une absence (pas de corps) mais aussi d’une présence (Il est ressuscité !) plus forte puisqu’elle suscite la foi. Autrement dit, le disciple voit l’absence mais il croit en la présence. Entre le voir et le croire, il y a une part d’inexplicable, d’inouï. C’est pourquoi, Pierre et Jean s’en retournent chez eux comme pour indiquer que la révélation est inachevée et qu’elle n’a pas encore sur eux les effets qu’elle produira plus tard.

Pour actualiser…
Nous qui lisons ce passage aujourd’hui, nous aimerions dire à Pierre et à l’autre disciple Jean : « Mais, vous ne comprenez donc pas, Jésus est ressuscité, allez l’annoncez au monde entier, ne perdez pas de temps ». Or, ils semblent bien lents à croire. Cela ne devrait pas tant nous étonner que cela. Ne sommes-nous comme eux ? Nous savons depuis près de deux mille ans que le Christ est ressuscité. Nous aussi, nous balbutions dans notre foi. Avouons-le, nous ne sommes pas plus malins que Pierre et Jean. Nous avons tant de mal à croire en cette résurrection. Nous avons tant de mal à nous laisser transformer au quotidien par cette si grande nouvelle…  La mort est morte, elle est ce passage que Jésus a emprunté le premier ! N’ayons pas peur de transmettre ce message qui est le cœur de notre foi : Aucune situation humaine est sans issue, rien n’est jamais totalement « foutu ».

Le mot du jour

Marie-Madeleine ou Marie de Magdala


Marie-Madeleine intervient trois fois dans l’Evangile, lorsqu’elle est délivrée de sept démons, au moment de la mort de Jésus sur la croix et enfin dans cet Evangile le matin de Pâques. Une Tradition ancienne raconte que Marie-Madeleine serait arrivée en Provence avec Saint Lazare et aurait vécu plusieurs années à la Sainte Baume pour mourir à St Maximin. Elle est la figure de la pècheresse relevée par Jésus et donc aussi la première à témoigner de la résurrection de Jésus.