Le contexte
Le vendredi soir, Jésus est mort et mis au tombeau. Le dimanche matin, Marie-Madeleine, une de celles qui a suivi Jésus jusqu’à sa mort en croix retourne au tombeau. Cet Evangile est la première partie du récit. La suite racontera la rencontre de Marie-Madeleine avec celui qu’elle prend pour le gardien mais qui n’est autre que Jésus lui-même.
Le premier jour de la semaine…
Cette indication temporelle rappelle le premier récit de la création, comme si un nouveau monde apparaissait. Marie-Madeleine est en marche alors que le jour n’est pas levé. La lumière ne brille pas encore en elle. C’est compréhensible puisqu’elle part à la rencontre d’un cadavre. De même que la parole divine fait la lumière au commencement du monde, de même, il faudra une parole pour que Marie-Madeleine reconnaisse le Ressuscité. Cette scène évangélique inaugure une nouvelle création.
Pas de preuve…
Pour nous parler de la résurrection de Jésus, Jean insiste sur la pierre qui a été retirée et sur l’absence du corps. Ces indices sont à priori bien minces pour prouver cette résurrection. Autant dire que les éléments matériels ne suffiront pas pour conclure quoique ce soit. Il faudra la foi…
La réaction de Marie-Madeleine…
Marie-Madeleine voit que la pierre a été enlevée, elle ne va pas plus loin dans son observation. Revient alors une question sans cesse évoquée dans les évangiles à propos de Jésus : D’où vient-il ? Où est-il ? Son absence est une énigme que le temps lèvera mais pour elle, il n’est pas question de résurrection, elle en est à un possible enlèvement.
Il vit et il crut…
La foi du disciple repose sur la constatation d’un fait mais il lui manque encore la rencontre du Seigneur pour se déployer et devenir missionnaire. Le tombeau ouvert témoigne d’une absence (pas de corps) mais aussi d’une présence (Il est ressuscité !) plus forte puisqu’elle suscite la foi. Autrement dit, le disciple voit l’absence mais il croit en la présence. Entre le voir et le croire, il y a une part d’inexplicable, d’inouï. C’est pourquoi, Pierre et Jean s’en retournent chez eux comme pour indiquer que la révélation est inachevée et qu’elle n’a pas encore sur eux les effets qu’elle produira plus tard.
Pour actualiser…
Nous qui lisons ce passage aujourd’hui, nous aimerions dire à Pierre et à l’autre disciple Jean : « Mais, vous ne comprenez donc pas, Jésus est ressuscité, allez l’annoncez au monde entier, ne perdez pas de temps ». Or, ils semblent bien lents à croire. Cela ne devrait pas tant nous étonner que cela. Ne sommes-nous comme eux ? Nous savons depuis près de deux mille ans que le Christ est ressuscité. Nous aussi, nous balbutions dans notre foi. Avouons-le, nous ne sommes pas plus malins que Pierre et Jean. Nous avons tant de mal à croire en cette résurrection. Nous avons tant de mal à nous laisser transformer au quotidien par cette si grande nouvelle… La mort est morte, elle est ce passage que Jésus a emprunté le premier ! N’ayons pas peur de transmettre ce message qui est le cœur de notre foi : Aucune situation humaine est sans issue, rien n’est jamais totalement « foutu ».
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