Ce dimanche est dit du Bon Berger ou du Bon Pasteur en référence aux paroles par lesquelles Jésus nous dit qui il est.
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean
En ce temps-là, Jésus déclara : « Moi, je suis le bon pasteur, le vrai berger, qui donne sa vie pour ses brebis.
Le berger mercenaire n’est pas le pasteur, les brebis ne sont pas à lui :
s’il voit venir le loup, il abandonne les brebis et s’enfuit ; le loup s’en empare et les disperse.
Ce berger n’est qu’un mercenaire, et les brebis ne comptent pas vraiment pour lui.
Moi, je suis le bon pasteur ; je connais mes brebis, et mes brebis me connaissent, comme le Père me connaît,
et que je connais le Père ; et je donne ma vie pour mes brebis.
J’ai encore d’autres brebis, qui ne sont pas de cet enclos : celles-là aussi, il faut que je les conduise.
Elles écouteront ma voix : il y aura un seul troupeau et un seul pasteur.
Voici pourquoi le Père m’aime : parce que je donne ma vie, pour la recevoir de nouveau.
Nul ne peut me l’enlever : je la donne de moi-même. J’ai le pouvoir de la donner,
j’ai aussi le pouvoir de la recevoir de nouveau : voilà le commandement que j’ai reçu de mon Père.
Pour prendre un bon départ…
A l’occasion de la fête des Tentes, Jésus se trouve à Jérusalem, au cœur du judaïsme. À la suite d’une guérison, il dialogue avec des pharisiens et prononce un discours scandé par deux paroles fortes : Je suis la porte… Je suis le Bon Berger. Nous lisons ici la 2ème partie de son discours.
La figure du berger
Jésus se présente comme le bon, le beau berger. Selon une image courante dans l’Ancien Testament, le Bon Berger, c’est Dieu. Cela veut dire que Dieu a pour chaque être humain l’attention, l’affection même, que le berger a pour un agneau. Il le guide là où il y a un pâturage et de l’eau, il le met à l’abri la nuit dans une bergerie pour qu’il ne soit ni dévoré par une bête ni volé par un brigand, il le soigne quand il est blessé et le recherche quand il est perdu. La théologie chrétienne au cours des premiers siècles a même largement représenté le Christ comme un berger portant un agneau perdu. Cela était pour eux un bon résumé de son rôle et de l’Évangile.
Une figure paradoxale
Pourtant à l’époque de Jésus, les bergers étaient assez mal vus par les intégristes, car il est difficile d’appliquer à la lettre les commandements de la Loi religieuse quand on est dans la nature. En même temps, les bergers étaient réputés être proches de Dieu par la prière (la nature rend humble et admiratif de la création), et par le chant (comme David).
Jésus en tant que berger donne sa vie.
Qu’est-ce à dire ?
Donner sa vie, c’est avoir confiance en Dieu.
C’est la déposer dans les mains d’un Autre, c’est accepté d’être brebis pour un autre. Les religieux, les personnes mariées déposent ainsi leur vie, ils acceptent de dépendre d’un autre.
Donner sa vie, ce n’est pas mourir, c’est vivre.
On pense aux difficultés, à la mort, aux renoncements quand on pense au fait de donner sa vie ! Or, le caractère onéreux du don de soi vient du péché. Donner nous conduit au bonheur même si on en a peur, même si on est égoïste.
Donner sa vie, c’est en même temps la recevoir de nouveau. Elle se révèle alors plus profonde, plus belle. On pourra la recevoir, cabossée peut-être, mais embellie, enrichie, fortifiée !
Donner sa vie, c’est aimer toujours plus loin.
On ne peut pas aimer en général, sans aimer en particulier. Mais l‘amour auquel nous invite Jésus-Christ va plus loin, voit plus grand. En lui, nos horizons s’élargissent à travers ce jeune que j’anime, à travers cette personne que je visite…
Les brebis ne sont pas comptées. Elles sont toujours plus nombreuses que ce que j’imaginais.
L’expression de la semaine : Le Bon Pasteur
Le Bon Pasteur est une des titres par lesquels Jésus s’identifie. Il fait partie des sept paroles qui commence par « Je suis… » que l’on trouve uniquement dans l’Evangile de Jean et qui font allusion à un aspect de la mission de Jésus : le bon Pasteur est celui qui rassemble, guide, cherche celui qui est perdu et donne sa vie pour les autres. Il fait paître ses brebis ou ramène la brebis égarée.