Et moi, je vous dis…

Evangile de Jésus-Christ selon Saint  Matthieu
“Ne croyez pas que je suis venu défaire la Loi et les Prophètes :
je ne suis pas venu pour défaire, mais pour accomplir.
En vérité, je vous le dis, pas une lettre,
pas une virgule de la Loi ne passera avant que ne passent le ciel et la terre : tout se réalisera.

Si quelqu’un écarte un des plus petits commandements et enseigne aux autres à faire de même,
il sera mis au dernier rang dans le Royaume des Cieux. Mais si quelqu’un les met en pratique et les enseigne, celui-là sera grand dans le Royaume des Cieux.
Je vous le dis : si votre idéal de perfection ne dépasse pas celui des maîtres de la Loi et des Pharisiens,
vous ne pouvez pas entrer dans le Royaume des Cieux.

Vous venez d’entendre qu’on a dit à vos ancêtres : Tu ne tueras pas. Si quelqu’un a tué,
il doit passer en jugement.  Mais moi je vous dis : si quelqu’un se met en colère contre son frère,
il mérite un jugement ; si quelqu’un traite son frère de fou,
il mérite une sentence du Conseil suprême ; s’il lui a dit : ‘Sois maudit !’ il mérite d’aller à l’enfer du feu.

Le contexte :
L’Evangile de Matthieu est structuré autour de cinq grands discours.
Nous lisons aujourd’hui une partie du premier, le plus connu, appelé le Discours sur la montagne.
Jésus y détaille son interprétation de la Loi.

Accomplir :
Jésus n’est donc pas venu pour supprimer quelque élément de la Loi mais pour l’accomplir, c’est-à-dire la porter à son achèvement. Par exemple, La Loi stipule qu’il ne faut pas tuer. Jésus sans nier cela nous mène plus loin en disant qu’il convient aussi, non seulement de ne pas se mettre en colère mais qu’il faut aller jusqu’au pardon. La manière de faire de Jésus est celle d’un bon pédagogue. Il nous fait aller toujours au-delà dans la logique de l’amour. Que cela nous semble difficile n’est pas étonnant, cela est bien au-dessus de nos forces mais Jésus ne nous demande jamais quelque chose sans nous donner les moyens d’y parvenir.

Accomplir la Loi ne signifie donc pas la supprimer, l’assouplir mais lui donner son vrai sens.
Et sa signification véritable est à chercher dans l’amour de Dieu et du prochain.
Souvent, on imagine le Christ comme quelqu’un d’insoumis, plutôt cool dans l’interprétation de la Loi.
La réalité telle que nous la présente l’Évangile est tout autre, Jésus n’a qu’un désir, faire la volonté de son Père.
Il serait absolument insensé que Jésus n’ait pas voulu respecter la Loi qui vient de Dieu.
Jésus a d’ailleurs pratiqué la Loi durant sa vie.
 
La mettre en pratique et l’enseigner :
Le Christ nous rappelle que notre rapport à la Loi ne doit pas être qu’intellectuel.
Il faut la connaitre certainement mais il importe aussi de la mettre en pratique. La Loi est d’ailleurs essentiellement une pratique qui rappelle au croyant dans tous les moments de son existence que Dieu est au centre de sa vie.

Pour actualiser :
Qu’en est-il de notre rapport à la Loi ?
Quels sous-entendus mettons-nous derrière cette réalité ?
Sommes-nous convaincus que la Loi telle que Dieu nous l’a donnée est bonne, qu’elle n’enferme pas ?
Sommes-nous persuadés que les excès de la Loi ne sont dus qu’aux hommes dans leur manière de l’interpréter ?

Le mot de la semaine ? La Loi
Le mot « Loi » traduit l’hébreu « Torah », qui a le sens premier d’instruction.
Il désigne aussi le Décalogue (les dix commandements), puis par extension toute la législation contenue essentiellement
dans les cinq livres dits de Moïse (le Pentateuque).
Il s’applique non seulement à la Loi écrite, mais aussi à ses commentaires oraux.
Pour les chrétiens, la Loi n’est pas secondaire, il suffit de relire ce passage d’Evangile pour s’en convaincre
mais elle est seconde au sens où ce n’est pas la Loi qui sauve. La Loi est faite pour dénoncer le péché.
Elle éclaire l’homme de façon objective sur ce qui est mal mais elle ne le libère pas de son péché.
Seule la foi en Jésus-Christ peut sauver.