De l’Agneau au Fils de Dieu !

Evangile de Jésus-Christ selon Saint Jean

En ce temps-là, voyant Jésus venir vers lui, Jean le Baptiste déclara : « Voici l’Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde ; c’est de lui que j’ai dit : L’homme qui vient derrière moi est passé devant moi,
car avant moi il était. Et moi, je ne le connaissais pas ; mais, si je suis venu baptiser dans l’eau,
c’est pour qu’il soit manifesté à Israël. »
Alors Jean rendit ce témoignage : « J’ai vu l’Esprit descendre du ciel comme une colombe et il demeura sur lui.
Et moi, je ne le connaissais pas, mais celui qui m’a envoyé baptiser dans l’eau m’a dit :
‘Celui sur qui tu verras l’Esprit descendre et demeurer, celui-là baptise dans l’Esprit Saint.’
Moi, j’ai vu, et je rends témoignage : c’est lui le Fils de Dieu. » 

 

Le contexte
Jésus vient d’être baptisé la veille et Jean-Baptiste prend conscience peu à peu de l’impact de cette rencontre dans sa vie. C’est l’occasion d’une belle catéchèse sur l’identité de Jésus. Qui est-il vraiment ?
Que dirions nous de Jésus, nous qui le connaissons ? Comment parlons nous de lui ? Jean-Baptiste témoigne ici d’une relation intime avec Jésus et nous offre un portrait qu’il nous faut quelque peu décrypter.

L’agneau de Dieu
Un agneau est l’animal propre à être offert au Temple en holocauste. Jésus est donc celui qui comme un agneau va être sacrifié. En sa personne, il transforme les sacrifices sanglants d’animaux renouvelés en un sacrifice unique, définitif. La Messe est d’ailleurs le mémorial de ce sacrifice unique fait par amour.

Qui enlève le péché du monde
Le sens du sacrifice du Christ qui, au passage ne peut se résumer à la Croix mais englobe toute sa vie terrestre nous est révélé par cette expression. Jésus donne sa vie pour que le monde soit sauvé, pour révéler à l’humanité que ce n’est pas le péché, aussi grand soit-il, qui a le dernier mot. Jésus ne signifie-t-il pas « Dieu sauve ». Jésus est notre Sauveur. Il est venu nous sauver du péché, du mal sous toutes ses formes.


Bien avant moi, il était !
Nous apprenons ici de la bouche du Baptiste que le Verbe de Dieu, deuxième personne de la Trinité, existe depuis toujours même s’il n’est entré dans l’histoire des hommes qu’il y a un peu plus de 2000 ans. Ce que Jean-Baptiste nous dit ici peut à juste titre nous plonger dans un abime de perplexité.
Pourtant, Jésus n’est-il pas pleinement Dieu ? Il ne l’est pas devenu, il l’est depuis toujours.
Il est aussi vieux que son Père, si on peut dire, pour autant que la notion de temps ait un sens en Dieu.

C’est lui qui baptise dans l’Esprit Saint
Jésus est celui qui baptise dans l’Esprit Saint. Ne nous trompons pas, ce n’est pas tel prêtre ou tel diacre qui baptise, c’est le Christ qui baptise et ce baptême manifeste le don de l’Esprit Saint.
Jésus transforme ce rite d’eau, rite de conversion opéré par Jean Baptiste en une « onction d’Esprit Saint »
qui nous fait passer de la mort à la vie, au fond une nouvelle naissance.

Le Fils de Dieu !
Cette qualification est de grande importance. Jean-Baptiste anticipe une réalité qui ne sera saisie que progressivement à la lumière de la résurrection.
Sa divinité est « révélée » lors de son baptême et à la transfiguration.
L’usage du terme de Fils ne doit pas nous laisser croire que le Fils serait inférieur au Père. Il n’y a pas de hiérarchie en Dieu mais une communion entre le Père, le Fils et l’Esprit Saint.

 


Le mot de la semaine : COLOMBE
Dans la Bible, la colombe est liée au récit du Déluge et de l’arche de Noé. Ce dernier qui navigue depuis quarante jours avec sa famille et toutes les espèces d’animaux, envoie la colombe pour savoir si une terre émerge des eaux, il l’enverra trois fois. La colombe annonce la fin du Déluge donc la nouvelle Alliance entre Dieu et l’humanité issue de Noé. La colombe est aussi un animal qui sert au sacrifice. Elle est à rapprocher de l’agneau par sa blancheur, symbole de pureté, mais comme elle n’est pas chère, elle devient l’offrande des pauvres. Enfin, c’est avec le baptême de Jésus que la colombe devient représentation de l’Esprit de Dieu. La colombe est capable dit-on de se poser sur l’épaule d’une personne sans qu’elle s’en rende compte. Manière de dire que l’Esprit Saint vient en nous avec discrétion et douceur comme une colombe…