Evangile de Jésus-Christ selon Saint Matthieu
Jésus et ses disciples, approchant de Jérusalem, arrivèrent en vue de Bethphagé, sur les pentes du mont des Oliviers. Alors Jésus envoya deux disciples en leur disant : « Allez au village qui est en face de vous ;
vous trouverez aussitôt une ânesse attachée
et son petit avec elle. Détachez-les et amenez-les moi.
Et si l’on vous dit quelque chose, vous répondrez : ‘Le Seigneur en a besoin’. Et aussitôt on les laissera partir. » Cela est arrivé pour que soit accomplie la parole prononcée par le prophète : Dites à la fille de Sion : Voici ton roi qui vient vers toi, plein de douceur, monté sur une ânesse et un petit âne, le petit d’une bête de somme.
Les disciples partirent et firent ce que Jésus leur avait ordonné. Ils amenèrent l’ânesse et son petit,
disposèrent sur eux leurs manteaux, et Jésus s’assit dessus.
Dans la foule, la plupart étendirent leurs manteaux sur le chemin ;
d’autres coupaient des branches aux arbres et en jonchaient la route. Les foules qui marchaient devant Jésus et celles qui suivaient criaient : « Hosanna au fils de David !
Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! Hosanna au plus haut des cieux ! »
Comme Jésus entrait à Jérusalem, toute la ville fut en proie à l’agitation,
et disait : « Qui est cet homme ? »
Et les foules répondaient : « C’est le prophète Jésus, de Nazareth en Galilée.
Une clé de lecture : L’attitude de Pierre durant la Passion du Christ.
Après avoir accompagné son maître avec Jacques et Jean à Gethsémani, nous le retrouvons devant le palais du Grand Prêtre où il va renier trois fois Jésus.
- Épisode 1 : Une servante le dévisage et l’accuse d’avoir été avec Jésus le Galiléen.
« Être avec » caractérise tout disciple. Ce premier reniement déconstruit Pierre comme disciple.
Il renie cette amitié, cette proximité nouée avec son maître. - Épisode 2 : Une autre personne reformule l’accusation. Il est fragilisé puisqu’il se met à jurer comme si sa parole déjà mensongère n’avait en elle-même plus aucun poids.
- Épisode 3 : Plusieurs personnes l’interpellent et Pierre répond : Je ne connais pas cet homme.
À présent son accent le trahit comme Monsieur Brun était confondu par son accent lyonnais dans la trilogie pagnolesque. Pierre jure avec force, c’est un reniement radical, total.
En trois étapes, trois reniements, Pierre se détache dans un même mouvement de Jésus et de la communauté.
À ce moment du récit, Pierre est un homme seul, menteur et désespéré.
Il nous présente ici le contre-exemple du disciple.
En cette période avouons-le un peu inquiétante, demandons à Dieu de renforcer en nous :
- La fraternité : Que ce soit dans le cadre familial, amical ou autres, cultivons les liens.
- La vérité : Ne cachons pas nos angoisses, nos difficultés, soyons vrais dans nos relations.
Ne cachons pas aussi notre attachement à ceux que nous aimons. - L’espérance : C’est précisément dans les moments difficiles qu’elle est mise à rude épreuve.
Demandons-la avec insistance dans notre prière.
Mais, pendant que Pierre renie lamentablement son ami, que font les autres ?
Oh, ils ne sont pas plus glorieux. Mathieu n’en parle pas. On les imagine cachés quelque part, certains à Béthanie ou chez des proches. Nous les retrouverons après la résurrection, enfermés encore à l’intérieur du Cénacle. Marie-Madeleine viendra les prévenir que leur maître est ressuscité et qu’il les attend en Galilée.
La résurrection du Christ sera pour eux, l’occasion de prendre l’air !