Evangile de Jésus-Christ selon Saint Jean
Jésus quitta la Judée et se mit en route pour la Galilée. Il lui fallait traverser la Samarie et
c’est ainsi qu’il arriva à une ville de Samarie appelée Sichar…
Jésus était fatigué de la marche et il s’assit auprès du puits. C’était l’heure de midi.
Arrive une femme de Samarie pour puiser de l’eau. Jésus lui dit : “Donne-moi à boire.”
La Samaritaine lui répondit :
“Vous êtes Juif, comment pouvez-vous demander à boire à une Samaritaine comme moi ?”
Jésus lui dit : “Si tu connaissais le don de Dieu et si tu savais qui te demande à boire,
c’est toi qui lui aurais demandé cette eau qui fait vivre, et il te l’aurait donnée.”
Elle lui dit : “Seigneur, vous n’avez pas de seau et le puits est profond. Où trouvez-vous cette eau vive ?
Jésus lui dit : “Celui qui boit de cette eau aura encore soif, mais celui qui boit de l’eau que je lui donnerai ne connaîtra plus jamais la soif. L’eau que je lui donnerai deviendra en lui une source intarissable de vie éternelle.”
La femme lui dit : “Seigneur, donnez-moi donc de cette eau ;
je n’aurai plus soif et je n’aurai plus à venir en chercher ici.”
Le contexte :
Jésus quitte la région de Jérusalem pour aller en Galilée. Pour y parvenir, il doit passer par la Samarie région fort mal considérée par les juifs de l’époque. La femme qu’il rencontre est donc une étrangère d’une religion rivale, même si en réalité, les samaritains et les Juifs partageaient les mêmes promesses de Dieu et attendaient eux aussi le Sauveur.
Donne-moi à boire ?
C’est une histoire étrange, où Jésus, par son attitude, crée l’événement.
Dans sa simplicité d’homme fatigué et assoiffé, Jésus vient rejoindre cette femme non pas en la traitant de haut mais en lui demandant de l’aide pour pouvoir s’abreuver.
Même si la Samaritaine est surprise, déconcertée, la relation s’est établie avec Jésus.
Demander quelque chose à une personne, n’est-ce pas parfois une façon de la valoriser, de reconnaître qu’elle a quelque chose à donner ? La surprise de la femme et son étonnement cachent déjà sans doute une secrète joie. La glace est rompue. Le mépris a été balayé. Une nouvelle fois, Jésus remet une femme debout.
L’eau vive :
Derrière la soif bien humaine, Jésus fait pressentir une soif plus profonde, cette soif de vivre qu’il est le seul à pouvoir étancher.
Jésus joue un peu avec les différents sens du mot « soif ». Grâce à ce malentendu, Jésus permet à la samaritaine de faire un nouveau pas. La soif d’eau laisse place à la soif de Dieu, à la soif de vérité qu’elle ne soupçonnait peut-être même pas en elle.
De la même manière, jeunes ou moins jeunes avons différentes soifs à assouvir.
Soif de connaissance, soif de sensation forte. Mais au-delà, il peut y avoir une soif d’absolu, une soif de Dieu même si elle ne s’exprime pas clairement.
Pour actualiser…
Jésus vient nouer une relation avec chacun de nous par le biais de personnes qu’il met sur notre route.
L’enjeu de cette rencontre est loin d’être anodin : Accueillir en soi la vie de Dieu.
C’est ce que nous pouvons vivre lors d’une messe ou d’un baptême. Dieu vient nous rencontrer afin de nous offrir sa vie !
Le mot de la semaine : PUITS
Le passage de ce mois-ci est une « scène de puits ». Elles ont dans la Bible à peu près toutes la même forme.
Un homme s’assoit près d’un puits. Il arrive d’une terre étrangère après un long voyage.
Arrive une femme qui lui offre de l’eau, s’ensuit une conversation.
La femme rentre à la maison en courant pour informer son père ou un membre de sa famille.
Enfin, l’homme et la femme se marient.
On peut remarquer que dans l’évangile, l’histoire ne se finit pas explicitement par un mariage.
Au lecteur de lire entre les lignes…