Pépite d’Evangile

Evangile de Jésus-Christ selon Saint Marc

Jésus et ses disciples arrivent à Jéricho. Puis, comme il sort de la ville avec ses disciples et bon nombre de gens, un mendiant est là assis au bord du chemin ; c’est Bartimée, le fils de Timée, et il est aveugle.

Quand il apprend que c’est Jésus de Nazareth, il se met à crier : “Jésus, fils de David, aie pitié de moi !”  Beaucoup le sermonnent pour le faire taire, mais il crie encore plus fort : “Fils de David, aie pitié de moi !”
Jésus s’arrête et dit : “Appelez-le.” On appelle l’aveugle et on lui dit :
“Courage, lève-toi, il t’appelle.”  L’aveugle laisse son manteau, et d’un bond il est près de Jésus.

Jésus lui dit : “Que veux-tu que je fasse pour toi ?” L’aveugle répond : “Rabbouni, que je voie !”
Alors Jésus lui dit : “Va ! ta foi t’a sauvé !” À l’instant même cet homme voit ;
et il se met à suivre Jésus sur le chemin.

La foule

Bartimée dérange la visite bien préparée par quelques disciples dans la ville de Jéricho (voir mot du mois). Cette foule agglutinée autour de Jésus a un rôle qui évolue puisque dans un premier temps, elle empêche Bartimée de rencontrer Jésus et de lui parler puis à la demande du maître, cette foule fait venir Bartimée à Jésus. Cela renvoie au rôle de l’Église dont une des missions est de se faire l’écho des misères des plus petits et d’être au plus près de ces blessés de la vie. Parfois, hélas, l’église peut être un obstacle et commettre de regrettables contre-témoignages. Le plus souvent, elle est la porte-parole des laissés-pour-compte comme avec Bartimée.

Confiance, lève-toi, il t’appelle !

Trois actions correspondent aux trois paroles :

« Confiance » et il se débarrasse de ses sécurités, de ses seules richesses. Il lâche alors son manteau. Ce geste ne paraissait pas nécessaire. On peut l’interpréter comme un désir de se dépouiller pour aller au plus vite vers Jésus.

« Lève-toi », ce verbe qui renvoie à la résurrection. Bartimée fait bien davantage que de se mettre debout, il bondit. Cela lui permettra d’être à la même hauteur que Jésus. Voici Bartimée relevé !

« Il t’appelle ». Bartimée répond à un appel de Jésus. Cet appel est indirect puisqu’il est effectué par un des disciples. Une fois encore est signifiée la mission de l’Eglise, mettre en contact le Christ avec les plus petits, ceux qui sont ou se croient éloignés de Dieu.

Que veux-tu que je fasse pour toi ?

Bartimée est aveugle et mendiant. De plus, il est assis, au bord du chemin. Il est le prototype de celui qui semble avoir été oublié par Dieu.

Que va-t-il demander ? Quel est son profond désir ?

De l’argent, la vue ? Un chien d’aveugle ?

Sa réponse est claire : Il veut voir. Marc joue avec ce verbe qui peut avoir deux sens. S’agit-il d’être soigné de son aveuglement physique ou de sa cécité spirituelle ? Le texte ne le dit pas.

Va ! Ta foi t’a sauvé !”

La foi a sauvé Bartimée, elle ne l’a pas seulement guéri. Bartimée est guéri corps et âme à la mesure de sa foi simple et profonde. Jésus ajoute le « va » et non « viens ». Il met l’aveugle dans une situation dynamique. Le terme « sauver » montre qu’il a fait un chemin de disciple. Remarquons que Bartimée suit « Jésus sur le chemin », manière de dire que sa mission de disciple est d’emprunter le même itinéraire que son maitre, chemin d’humiliation qui le mènera jusqu’à la croix.

Qu’est devenu Bartimée ? On ne le sait pas mais il n’est pas interdit de penser qu’il a fait partie des premiers membres de la communauté chrétienne après l’événement pascal.

Bartimée

Le personnage de Bartimée synthétise les traits du disciple modèle à l’inverse du jeune homme riche que Marc présente au début du chapitre. C’est la seule personne guérie par Jésus qui devient son disciple. La guérison n’est pas décrite en tant que telle. C’est sa transformation intérieure qui devient centrale. La réaction de Bartimée après sa guérison est notable. Il conforme ses gestes à la volonté du Christ.

Le mot du jour

Jericho

Cette ville au bord de la mer Morte est à 400m au-dessous du niveau de la mer. C’est la ville la plus basse du monde. L’ambiance y est insurrectionnelle. Jéricho abrite le palais du roi Hérode.