Evangile de Jésus-Christ selon Saint Jean
Au commencement était le Verbe, et le Verbe était en Dieu, et le Verbe était Dieu.
Il était au commencement en Dieu. Tout par lui a été fait, et sans lui n’a été fait rien de ce qui existe.
En lui était la vie, et la vie était la lumière des hommes, et la lumière luit dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont point reçue. Il y eut un homme, envoyé de Dieu; son nom était Jean.
Celui-ci vint en témoignage, pour rendre témoignage à la lumière, afin que tous crussent par lui, non que celui-ci fût la lumière, mais il avait à rendre témoignage à la lumière.
La lumière, la vraie, celle qui éclaire tout homme, venait dans le monde. Le Verbe était dans le monde, et le monde par lui a été fait, et le monde ne l’a pas connu. Il vint chez lui, et les siens ne l’ont pas reçu.
Mais quant à tous ceux qui l’ont reçu, Il leur a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu, à ceux qui croient en son nom, Qui non du sang, ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l’homme, mais de Dieu sont nés.
Et le Verbe s’est fait chair, et il a habité parmi nous,
et nous avons vu sa gloire, gloire comme celle qu’un fils unique tient de son Père.
Le contexte :
Nous sommes au tout début de l’Evangile écrit par Jean. Curieusement, ce prologue commence par une réflexion qui évoque Noël non pas sous l’angle historique avec la crèche, Joseph et Marie mais sous l’angle théologique, ce qui peut nous dérouter. Jean commence son Evangile en nous parlant du mystère de Dieu et de son Fils.
Quelques remarques :
– « Au commencement était le Verbe » ce qui signifie que Jésus-Christ est vivant depuis toujours ! Dieu est donc entré dans l’histoire humaine il y a plus de 2000 ans mais il existe divinement depuis toujours.
Le Verbe s’est donc fait chair et a habité parmi nous.
Ce mystère inouï évoque l’amour infini de Dieu qui vient se faire humain par son Fils afin de nous montrer son visage.
– « Il leur a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu. »
La séparation fondamentale entre Dieu et nous est en voie d’être abolie. Sans se prendre pour le « Bon Dieu », nous sommes rendus capables d’être divinisés, de devenir des enfants de Dieu, c’est ce que nous vivons lors du baptême. Cette « adoption filiale » est de l’ordre du don, elle est sans cesse à recevoir. Elle n’est pas conditionnée à la bonté de Dieu qui est universelle et infinie mais à notre désir de le devenir.
Si Jésus-Christ est Fils depuis toujours parce qu’il est Dieu, nous sommes fils parce qu’adoptés par Dieu grâce à Jésus.
A propos de Jean-Baptiste :
Il est présenté comme le précurseur, le témoin de la lumière du Christ. La venue du Christ a donc été préparée par ce prophète qui inaugure le Nouveau Testament.
Si la Parole est le propre de Dieu, cela veut dire qu’Il est non pas fermé sur lui-même, se contemplant lui-même mais constamment tourné vers. Son projet est de faire de chacun d’entre nous ses enfants.
Notre mission est de devenir en réponse à ce désir divin comme Lui, d’être toujours ouvert aux autres, de contribuer à faire grandir cette famille humaine par notre exemple, notre fraternité.
St Jean nous emmène dans cet Evangile au plus profond du mystère de la Trinité, mystère dans lequel nous sommes vraiment associés.
C’est quoi le Verbe ?
En grammaire, cela est bien connu. Dans chaque phrase, il y a un verbe. Pas d’action sans verbe !
Pour Saint Jean, le « Verbe » signifie la Parole. Dans le langage courant, on dit bien de quelqu’un qu’il a le verbe facile pour dire qu’il est à l’aise pour parler.
A la fin de l’Evangile, celui qui proclame l’Evangile dit : « Acclamons la Parole de Dieu » et on répond :
« Louange à Toi, Seigneur Jésus ». Le Verbe n’est autre que Jésus Christ lui-même.
En Dieu, l’action et la parole se rejoignent. Dans le livre de la Genèse, Dieu dit et cela se passe ainsi.
Pour nous les hommes, notre action et notre parole sont parfois contradictoires.
Pour Jésus, le Verbe fait homme, il n’y a pas d’écart entre son dire et son faire…