Dimanche de la Parole de Dieu.
Voici ce qu’en dit le pape François : « J’établis que le 3e dimanche du Temps Ordinaire soit consacré à la célébration, à la réflexion et à la proclamation de la Parole de Dieu. Ce dimanche de la Parole de Dieu viendra ainsi se situer à un moment opportun de cette période de l’année, où nous sommes invités à renforcer les liens avec la communauté juive et à prier pour l’unité des chrétiens. »
Evangile de Jésus-Christ selon Saint Luc
Jésus revint en Galilée avec la puissance de l’Esprit et l’on commença à parler de lui dans toute la région. Il s’était mis à enseigner dans leurs synagogues et tous chantaient ses louanges.
Jésus vint ainsi à Nazareth où il avait grandi. Il se rendit à la synagogue comme il avait coutume de faire le jour du sabbat, et il se leva pour faire la lecture. On lui passa le livre du prophète Isaïe et, en le déroulant, il trouva le passage où il est écrit :
L’Esprit du Seigneur est sur moi : il m’a consacré pour donner aux pauvres une bonne nouvelle. Il m’a envoyé annoncer la libération aux captifs, la lumière aux aveugles ; il me faut libérer ceux qui sont écrasés, et proclamer une année de grâce de la part du Seigneur. Il roule alors le livre et le redonne au servant, puis il s’assoit, et tous dans la synagogue ont les yeux fixés sur lui. Alors il se mit à leur dire : « Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Écriture que vous venez d’entendre. »
Le contexte :
L’Evangile de ce dimanche se situe au tout début de la vie publique de Jésus. Il revient dans le village Nazareth où il a passé les trente premières années de sa vie dite cachée. Parce qu’il est reconnu comme un spécialiste de la religion, il est autorisé à lire un passage de l’Ecriture et à la commenter.
La lecture :
Evidemment, le passage que lit Jésus n’est pas choisi par hasard. Cette lecture est un peu comme une bande-annonce de ce que sera sa vie publique. Sa mission reçue du Père est ainsi résumée : Dieu l’a consacré pour donner aux pauvres la Bonne Nouvelle. Cette parole qui date de plusieurs siècles, qu’Isaïe comme prophète a vécu, c’est à Jésus de l’accomplir, de la réaliser.
L’homélie :
L’explication de cette lecture est d’autant plus saisissante qu’elle est courte. « Ce passage de l’Ecriture, c’est aujourd’hui qu’il s’accomplit ». Jésus nous montre en disant cela comment une parole de l’Ecriture devient vraiment Parole de Dieu : quand nous sommes capables non seulement de l’écouter mais aussi de l’appliquer dans notre vie quotidienne. L’Ecriture devient Parole de Dieu quand elle est réchauffée dans un cœur d’homme.
L’Ecriture devient Parole de Dieu quand elle est incarnée, vécue parce que reçue. C’est bien pour cela que c’est une parole vivante. Attention, la Parole de Dieu ne nous donne pas de simples informations sur la religion ou sur Dieu, elle nous guide dans nos pas de chaque jour. C’est aujourd’hui nous dit Jésus que l’Ecriture s’accomplit.

Le contexte
Nous sommes au début de la vie publique de Jésus. La première chose que Jean nous raconte dans son Evangile est la participation de Jésus à un repas de noces. Jésus fait donc la fête. Cette présence de Jésus à ces noces sanctifie d’avance, non seulement le mariage, mais aussi nos distractions et notre vie sociale. Ces relations humaines ne sont pas sans importance dans l’optique du Royaume. Elles sont souvent l’occasion de se réjouir, de vivre la fraternité.
Une noce qui en cache une autre
Ce mariage est particulièrement original. Rien n’est dit de la mariée et le marié est bien discret. Cette noce, nous le pressentons en cache une autre ô combien plus décisive… Dans cette première noce, le marié et le maitre du repas ne jouent pas leur rôle, les six jarres sont vides, le maitre du repas est donc notablement imprévoyant. Les serviteurs, eux, ont bien compris qu’il s’est passé quelque chose d’incroyable, de l’eau transformée en vin. Le maitre du repas qui en reste à la surface des choses goûte le nouveau vin sans se demander comment il a pû arriver là (plus de 600 litres !!) et nous fait un petit couplet de circonstance : « Tout le monde sert le bon vin en premier mais toi non… ». Le signe accompli par Jésus certes discret n’est pas reconnu sauf par les serviteurs. C’est encore le cas aujourd’hui. Jésus nous fait signe. Les plus petits en sont témoins et nous, sommes-nous capables de reconnaitre la présence du Christ à travers eux ?
Et la deuxième noce alors ?
Il nous faut maintenant lire ce passage bien connu de manière symbolique. Le vin qui manque exprime la détresse des hommes loin de Dieu. Ces fameux 600 litres de vin de qualité supérieure sont bien nécessaires pour l’humanité entière. Quel gâchis si cette quantité de vin devait être proposé seulement pour quelques invités triés sur le volet. Derrière la mariée se cache donc l’humanité. Le marié est le Christ bien sûr qui lui, prend les moyens pour que la noce soit une vraie fête. Le bon vin gardé jusqu’à maintenant est celui de l’amour de Dieu pour l’humanité. Cette relation d’amour est exprimée dans la Bible en termes d’alliance. Jean ouvre donc son Evangile par une invitation : Dieu nous convie à ses noces. Accepterons-nous l’invitation ?
Remarquons l’obstination de Marie qui oblige Jésus à agir. Cet évangile nous raconte comment Marie enfante Jésus à sa mission. Jésus doit comprendre qu’il lui faut faire des signes avant que son heure ne vienne pour que ses disciples puissent appréhender ce qui se jouera dans son Heure, l’heure de la croix. Sans signe, enseignement… comment sa mort aurait-elle pu être accueillie comme celle du fils de Dieu, épousant l’humanité jusque dans la mort afin que l’humanité puisse épouser la vie divine ?
Pour actualiser :
Remarquons les deux phrases de Marie « Ils n’ont pas de vin ». « Faites tout ce qu’il vous dira ».En peu de mots, Marie dit l’essentiel. Elle ne fait rien, elle ne sollicite rien, elle présente seulement la pauvreté des hommes pour que Dieu y mette sa richesse. Elle est parfaitement placée pour que la noce soit belle comme l’Eglise qui a pour mission de favoriser ce lien d’amour entre Dieu et l’humanité…

Le mot du jour
Le signe
Lorsqu’on parle des noces de Cana, on pense que c’est le premier miracle de Jésus. Or, Jean parle d’un signe et non pas d’un miracle. Quelle différence ? Chez les autres évangélistes qui parlent de miracle, c’est la foi qui produit le miracle. Le paralytique s’entendra dire par Jésus : « Va, ta foi t’a sauvée » Pour Jean, la foi est la conséquence du signe posé par Jésus. Ainsi, Jésus change l’eau en vin puis les disciples crurent en lui. Remarquons qu’un signe ne s’impose pas. A certains, le signe peut provoquer la conversion. A d’autres non. La liberté de chacun est sollicitée par le signe.