Pépite d’Evangile

Evangile de Jésus-Christ selon Saint Luc

En ces jours-là, Marie partit en hâte vers une bourgade des monts de Juda. 

Elle entra dans la maison de Zacharie et salua Élisabeth.

Or, quand Élisabeth entendit la salutation de Marie, l’enfant tressaillit dans son ventre.
Élisabeth fut remplie de l’Esprit Saint  et elle s’écria :
“Tu es bénie parmi les femmes et le fruit de ton ventre est béni ! Que m’arrive-t-il donc ?
 La mère de mon Seigneur vient à moi ! Sais-tu qu’à l’instant même où ta salutation est parvenue à mes oreilles, l’enfant a tressailli de joie dans mon ventre !

Le contexte :

Marie vient d’apprendre grâce à l’ange Gabriel qu’elle est enceinte, elle va devenir la mère du Sauveur. Une autre nouvelle lui est donnée : Sa cousine Elisabeth est elle aussi enceinte alors qu’elle n’est plus à l’âge d’avoir des enfants. Marie part immédiatement la rejoindre.

Au fil du texte :

Remarquons que ce passage nous présente une conversation à quatre : Marie, Elisabeth, Jésus et Jean. Deux mères qui échangent des paroles et deux enfants, qui dans leurs ventres les suscitent.
« Marie partit en hâte chez sa cousine » L’empressement de Marie est touchant. Toute à la joie de sa propre maternité, Marie se réjouit du bonheur de sa cousine. Une leçon à retenir dans nos vies : Se réjouir du bonheur des autres.
« Elle entra dans la maison de Zacharie »
Rappelons-nous qu’il est muet depuis l’annonce de la naissance de Jean dans le temple. Seule figure masculine de ce passage, puisqu’il n’est pas dans une relation de confiance avec Dieu, il ne peut être véritablement visité.
« La mère de mon Seigneur vient à moi »
Ce n’est pas une parole banale. Marie reçoit l’authentification par quelqu’un d’autre que l’ange de l’identité de son fils.
A la fin du texte, Élisabeth sent son fils bouger en elle. On peut penser que c’est Jean qui inaugure son travail de prophète. Par l’intermédiaire de Jean, Elisabeth reconnaît celui que Marie porte. Elisabeth a vu l’invisible, elle est devenue prophète grâce à son fils. On a toujours besoin d’un plus petit que soit !

Haut parleur et porte-parole

Si Marie est la porte-parole de Jésus puisqu’elle porte celui qui est la Parole de Dieu, Elisabeth est en quelque sorte le haut-parleur de celui qui en elle joue déjà son rôle de prophète. Entre ces deux femmes se joue une scène infiniment riche que ce qui nous est donné à voir.

Avènement…

C’est par l’autre que le Christ nait en moi.
C’est grâce à Elisabeth que Marie réalise la grandeur de Celui qu’elle porte. Réciproquement, c’est grâce à Marie qu’Elisabeth prend conscience qu’elle aussi a un rôle singulier dans le plan de Dieu, porter le précurseur, celui qui montre le Christ.
C’est grâce à d’autres que le Christ peut naitre en moi, grâce à une amie, grâce à un membre de ma famille.
Dieu se sert de nos relations humaines pour nous faire saisir qui il est. Bien sûr Dieu aurait pu s’en passer, mais il a choisi et il choisit encore aujourd’hui de passer par moi, par toi.
On comprend bien pourquoi ce passage est lu durant le temps de l’Avent, temps qui prépare non seulement la naissance de Jésus dans l’histoire des hommes mais aussi la naissance de Dieu dans nos vies.

Pour actualiser

Dans nos maisons comme dans nos vies, il y a des rencontres rares mais inoubliables qui sont de véritables visitations, plus que des visites, des visitations :
Une visitation c’est un climat paisible, des échanges avec peu de paroles, une grande sérénité, c’est aussi faire l’expérience d’une présence qui ne s’impose pas, qu’un autre révèle. C’est lorsque donner et recevoir vont de pair, c’est lorsque le visiteur est le visité…

Le mot du jour

Marie-Madeleine ou Marie de Magdala


Marie-Madeleine intervient trois fois dans l’Evangile, lorsqu’elle est délivrée de sept démons, au moment de la mort de Jésus sur la croix et enfin dans cet Evangile le matin de Pâques. Une Tradition ancienne raconte que Marie-Madeleine serait arrivée en Provence avec Saint Lazare et aurait vécu plusieurs années à la Sainte Baume pour mourir à St Maximin. Elle est la figure de la pècheresse relevée par Jésus et donc aussi la première à témoigner de la résurrection de Jésus.